Une nouvelle bataille de chiffres s'annonce. Le ministère de la Transition écologique et solidaire, associé au ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation, vient de rendre public les dernières données concernant la vente de produits phytosanitaires en France. "Les quantités totales de substances actives vendues en usages agricoles, hors produits de biocontrôle, diminuent de 44 % entre 2018 et 2019 (- 28 078 tonnes), après avoir augmenté de 18 % entre 2017 et 2018 (+ 11 870 tonnes) ; les quantités totales de produits les plus préoccupants vendus (cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques - CMR) diminuent de plus de 50 % en 2019 par rapport à 2018 ; les quantités de glyphosate vendues diminuent de 35 % (- 3 358 tonnes) entre 2018 et 2019", écrit le ministère.
Le député de la Creuse, Jean-Baptiste Moreau, a pris les devants et déclaré sur son compte twitter : "Contrairement aux conclusions orientées de certaines ONG sur les chiffres d'Ecophyto, la baisse de l'utilisation des produits phytosanitaires est réelle en agriculture. Comme je l'avais expliqué à l'époque, les agriculteurs s'adaptent. Laissons-leur le temps de le faire." Didier Guillaume a préféré s'arroger le mérite de ces chiffres à la baisse : "Baisse de 44 % des substances actives vendues en usage agricole et réduction de 35 % des quantités de glyphosate vendues entre 2018 et 2019 ! L'engagement du gouvernement d'une agriculture moins dépendante aux pesticides se matérialise concrètement."
Des agriculteurs lui ont fait remarquer que, d'une part, quand les chiffres sont mauvais, c'est la faute des agriculteurs, quand ils sont bons, c'est grâce au gouvernement. Et d'autre part que "ce n'est pas l'agriculteur qui décide des besoins en produits ; c'est la pression des maladies, des ravageurs et la météo qui décident".
