Politique (ancien)

Une gifle et des maux

France
Lionel Robin

Claque, mornifle, baffe, soufflet... Rarement une gifle n'aura suscité autant de commentaires. Indignés pour la plupart. Qu'un individu s'en prenne ainsi à une président de la République en exercice a, de fait, de quoi indigner. Autant pour le respect à la personne que pour le respect à la fonction. La démocratie, la liberté, ce sont des droits de ne pas être d'accord avec un pouvoir et d'être en capacité de l'exprimer. Est-ce que ça autorise toute forme de violence ? De l'insulte à la gifle ? Un chroniqueur télé s'est interrogé si la victime de cette gifle fort médiatique ne l'aurait pas cherché : il a ce qu'il mérite ? Pas si innocent que ça alors ? Comme les femmes qui se font violer ? Finalement, elles aussi ne seraient pas aussi innocentes ? Bien sûr... Poussons cette logique nauséabonde : toute victime d'un acte violent en serait responsable, au moins en partie. Victime d'un vol de son vélo, c'est de votre faute ! Victime d'une arnaque, c'est de votre faute ! Victime d'une agression, c'est de votre faute ! Ça marche pour les manifestants ? Ça marche pour les policiers ? Ça marche pour... C'est absurde ! Oh oui, prodigieusement absurde. En 2020, les élus ont eu à subir près de 1 300 agressions, depuis le tag insultant à la franche agression physique. Ce sont plus de 500 maires ou adjoints et une soixantaine de parlementaires qui en ont été victimes, une hausse de plus de 200 % (200 % !) par rapport à 2019. Aujourd'hui, on est pour ou on est contre et, si on n'est pas d'accord, on s'empoigne violemment. C'est notre société qui s'est ainsi polarisée et, des politiques aux journalistes en passant par tous ceux amenés à s'exprimer dans les médias comme sur les réseaux sociaux, nous en sommes responsables. Parce que même les mots peuvent être violents. Pas sûr que ça participe de la grandeur de notre pays et de sa démocratie.

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