Politique (ancien)

La Pac et les questions en suspens

Haute-Vienne
Les responsables de la FDSEA et des JA entendent informer les agriculteurs haut-viennois des évolutions de la Pac.
Le plan stratégique national est en attente de validation par Bruxelles mais les agriculteurs s'interrogent déjà sur la future application de la Pac 2023. FDSEA et JA sont prêts à répondre.

Hier soir, ce jeudi 14 octobre, la FDSEA et les JA de Haute-Vienne organisaient, à l'amphithéâtre du lycée des Vaseix, une réunion ouverte à tous les agriculteurs pour présenter la future Pac qui s'appliquera en 2023. C'était surtout l'occasion d'évoquer le Plan stratégique national, un PSN que tous les États membres de l'Union européenne doivent élaborer et faire valider par Bruxelles.

« Le budget de la Pac est validé, ça, c'est déjà une certitude, et s'il baisse c'est moins que ce qui avait été précédemment annoncé », s'est satisfait Boris Bulan, président de la FDSEA, lors de la présentation de cette réunion, sur l'exploitation des Beyrand père et fils, à Panazol. Malgré tout, le responsable syndical déplore que « la Pac soit de plus en plus verte ». Même si, prévient-il, « nous ne sommes pas contre la défense de l'environnement, simplement nous subissons trop souvent une couche supplémentaire sans solutions pour remplacer ce qu'on nous supprime ». Pour illustrer ces propos, Ludovic Beyrand prend l'exemple de l'ambroisie. « À part le glyphosate, aucun produit n'est efficace contre l'ambroisie, alors que cette plante est très allergène et rend impropre à la consommation des maïs, qu'ils soient pour l'alimentation des vaches ou pour les humains. »

Changement de philosophie

Au-delà de ce verdissement de la Pac, les responsables de la FDSEA et des JA de Haute-Vienne mettent en avant le changement de philosophie de la Politique agricole commune. « Auparavant, précise Boris Bulan, la Pac a été conçue pour soutenir la production afin de garantir une alimentation saine pour tous, c'est-à-dire à un prix accessible. » Autrement dit, tout agriculteur pouvait bénéficier d'aides Pac. Aujourd'hui, « les aides obtenues dépendront des choix de l'agriculteur », constate Lionel Lachaud, négociateur FDSEA du PSN à l'échelle du Massif central. Ce que résume Ludovic Beyrand, « c'est la carotte qui va nous faire avancer ».

Si les responsables syndicaux soulignent certains points qu'ils considèrent comme des aberrations, ils sont satisfaits d'avoir pu sauvegarder des aides comme l'ICHN ou les MAE et, surtout, la reconnaissance des modes d'élevage liés à la production fourragère. « Pour nous, souligne Lionel Lachaud, c'est la reconnaissance de ce que nous défendions, nos prairies riches en graminées et légumineuses. » Boris Bulan loue « le travail intense du syndicalisme qui s'est employé à répondre aux attentes professionnelles et sociétales ».

Le PSN, qui a donc été déposé en juillet, devrait revenir validé de Bruxelles en novembre. À l'automne 2022 devraient se mettre en place les modalités d'application pour une application effective lors de la déclaration Pac du printemps 2023. Avec une obligation de résultat : « Si une enveloppe nationale n'est pas consommée dans les trois ans, elle retournera au budget européen », résume Boris Bulan. La FDSEA organisera des rencontres individualisées pour étudier l'impact de la Pac 2023 sur des exploitations.

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