La maîtrise de la tavelure du pommier sans cuivre et sans fongicides, réduire la population de pucerons, la technique de l'insecte stérile pour gérer la drosophila suzukii ou encore la lutte contre les cicadelles en verger de cerisiers... l'éventail des sujets traités les 6 et 7 novembre au CTIFL (Centre technique interprofessionnel fruits et légumes) de Lanxade, à Prigonrieux, était on ne peut plus large. L'objectif de ces rencontres phytosanitaires fruits était en effet de "faire un point sur les actualités réglementaires phytosanitaires et les recherches et expérimentations sur la protection contre les bio-agresseurs".
Parmi elles, la thématique des adventices a fait émerger plusieurs méthodes. La première : combiner la gestion des stocks semenciers et la couverture des sols. "La lutte agroécologique peut jouer à la fois sur le fait d'empêcher le développement spontané des adventices tout en agissant sur les stocks", énonce Maria-Martha Fernandez, ingénieure d'expérimentation au CTIFL, avant de détailler : "La première action consiste à occuper l'espace pour empêcher le développement de flore concurrentielle. On peut s'y prendre en maîtrisant les espèces rampantes (luzerne et trèfle par exemple) et profiter de l'allélopathie (ensemble des interactions biochimiques réalisées par les plantes entre elles, ou avec des micro-organismes, ndlr) qui s'exprime à l'état naturel avec des espèces comme la potentille verte, l'épervière piloselle ou le thym serpolet."
À noter que l'implantation de ce couvre-sol est lourde et revient assez cher, plus de 18 000 €/ha. "C'est énorme mais il faut voir ça comme un investissement", suggère Maria-Martha Fernandez. Néanmoins, en année 3, les adventices ont gagné. "L'implantation de flore herbacée peu compétitive ne suffit pas."
La gestion des stocks, par ailleurs, s'effectue en mobilisant les stocks présents dans les sols. "On les met en condition de germer pour ensuite mieux les détruire."
Robot de tonte
La seconde méthode évoquée était le désherbage mécanique en verger de noyers. Delphine Sneedse, chargée d'expérimentation à la station Senura (38), pose le contexte : "Nous avons plusieurs contraintes, en noyers. Avec un ramassage au sol, le désherbage s'avère extrêmement important. Il faut un enherbement ras au pied des arbres. Or, il faut prendre en compte le système d'irrigation au sol avec les tuyaux et les asperseurs qui vont nous gêner." Ajoutons à cela des conditions climatiques défavorables. "Nous le faisons à l'automne. Cette année, avec les pluies qui ont détrempé les sols, c'est très compliqué à cause des grosses machines en interrang." Des pistes se sont profilées : un désherbage mécanique électrique ou l'utilisation d'un robot de tonte.