Politique

Des images si politiques

Lionel Robin

Elle porte un masque noir qui couvre sa bouche et son nez. La jeune femme marche d'un pas décidé, le corps empli de colère. Et elle parle : « On veut être libre, comme les femmes qui regardent la Coupe du monde ! » Qu'est-ce qu'elle dit ? Cette jeune Chinoise brave l'un des états les plus policés du monde pour être comme une simple spectatrice de ce rendez-vous planétaire. Comme elles, ça veut juste dire : sans masque. Ça, franchement, on ne l'avait pas vraiment vu venir. À l'heure où, nous en Occident, on débattait du bien-fondé de cette Coupe du monde au Qatar, de la possibilité de la boycotter, du côté de l'Empire du Milieu on subissait de nouvelles restrictions, de nouveaux confinements, de nouveaux interdits empêchant des millions de personnes de tout simplement vivre. Au nom du fameux "zéro covid" qu'impose depuis trois ans le pouvoir chinois à sa population, un choix politique agrémenté de l'orgueil national qui a préféré un vaccin chinois peu efficace à des solutions étrangères plus efficientes. Au bout de trois ans, la marmite bout, aux quatre coins du pays. Et même le maître suprême du pays, Xi Jinping, ne l'avait pas vu venir, si fier il y a quelques semaines de triompher après avoir été reconduit à la tête de la Chine, avec force images de propagande. Patatras. Même si ce n'est évidemment pas la seule raison, de simples images de spectateurs rassemblés dans des stades sans masque ont montré aux Chinois que leurs dirigeants leur racontaient n'importe quoi au sujet de la Covid. N'en déplaise à notre Président, le sport est bien politique. Depuis toujours d'ailleurs. En revanche, ce n'est pas toujours là où on l'attend que la rencontre entre la politique et le sport se fait. Bien entendu, la Chine va déployer sa répression policière pour faire plier ce mouvement. Mais les images resteront.

Dans la même thématique

Les 1re année des écoles vétérinaires ont fait une semaine de découverte à Limoges, préfigurant la future école vétérinaire souhaitée par le président de Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset.
Un modèle pour la formation
Luc Servant a fait sa rentrée, au siège de la Chambre régionale d'agriculture de Nouvelle-Aquitaine qu'il préside, à Limoges, pour évoquer les sujets d'actualité.
Nouvelle Aquitaine / Haute-Vienne
À rude été, perspectives incertaines

Les dossiers