Santé

Le remplacement, un droit

Nouvelle Aquitaine / Haute-Vienne
Laurence Bulan préside depuis peu le Service de remplacement de la Haute-Vienne.
Maternité ou paternité, formation, arrêt de travail, besoin d'un répit... Le Service de remplacement permet de prendre des jours de congé sans nuire à l'activité agricole.

C'est un peu l'image d'Épinal de l'agriculteur : on le voit dur au mal, encaissant tous les mauvais coups de la vie sans flancher, sur le pont tous les jours pour faire son travail coût que coûte... Oui, ça a souvent été ça... Mais qui peut nier que les agricultrices et les agriculteurs n'ont pas droit, comme d'autres indépendants ou chefs d'entreprise, de prendre un peu de temps pour se soigner, se reposer ou accueillir dans son foyer un nouveau-né ? En tout cas, depuis 50 ans, des responsables agricoles ont décidé, à juste raison, que tous les exploitants pouvaient bénéficier de ce droit, c'est ce qui a prévalu à la naissance du Service de remplacement, présidé en Haute-Vienne par Laurence Bulan depuis la fin de l'année dernière.

« Le Service de remplacement est une association qui met à disposition des salariés pour les agriculteurs qui ont besoin de congés, quels qu'ils soient », résume Laurence Bulan. En 1972, des initiatives locales et régionales sont prises pour développer le remplacement sous cette forme associative, en Haute-Vienne, c'était l'ADRA. Au fil des ans, ces associations se sont structurées pour créer une instance nationale, sous l'égide du CNJA. En 1998, ce réseau national devient la Fédération nationale des Services de remplacement, puis 11 ans plus tard Service de remplacement France, dont dépend l'association de Haute-Vienne.

S'il est obligatoire d'être adhérent du Service de remplacement pour l'utiliser, un simple coup de téléphone permet de régler rapidement cette formalité. « Lorsque l'agriculteur n'est pas adhérent, souligne Sébastien Feippel, administrateur de l'association, nous lui expliquons le fonctionnement et le coût de ce service. » Pour les adhérents, il suffit de donner les dates souhaitées et les raisons. Ce service peut bénéficier aux chefs d'exploitations mais aussi aux salariés permanents d'une exploitation, aux membres de la société agricole ainsi qu'aux collaborateurs.

Les raisons de se faire remplacer sur sa ferme sont multiples et peuvent être prises en charge par le Service de remplacement. Évidemment, certaines sont évidentes comme les congés de repos, la maladie, l'accident ou un décès, la maternité bien sûr mais aussi la paternité. D'autres peuvent être moins connues comme la formation, selon des critères prédéfinis, les mandats syndicaux (tout syndicat confondu). Et puis il y a aussi le répit, nécessaire à un épuisement professionnel que connaissent de plus en plus d'agriculteurs. « Si nous sommes contactés directement, nous orientons d'abord vers les assistantes sociales de la MSA, précise Laurence Bulan. Parfois, ce sont elles qui nous adressent quelqu'un. Dans tous les cas, nous travaillons en collaboration avec la MSA. » La nouvelle équipe en place entend développer le Service de remplacement en Haute-Vienne. Ainsi, une convention est en cours d'écriture avec le SDIS pour permettre aux salariés d'être aussi sapeurs pompiers volontaires. Des « apéro-campagnards » seront aussi organisés pour faire connaître les activités de l'association. Enfin, « nous allons fêter en mai lors du congrès national les 50 ans du Service de remplacement », se réjouit d'avance Laurence Bulan.

Dans la même thématique

Du 21 au 24 juin, le 7e challenge national de Secours routier aura lieu pour la première fois à Limoges, organisé par le Service départemental d'incendie et de secours (SDIS87).
Nouvelle Aquitaine / Haute-Vienne
Un challenge pour sauver des vies
Pour la troisième fois en trois ans, une exploitation est déclarée positive à la tuberculose alors que ce n'est pas vrai. Cette fois, c'est le Gaec Maris, à Ladignac, qui en a été victime.
Nouvelle Aquitaine / Haute-Vienne
Fausse tub', vrais problèmes

Les dossiers