Agriculture

Vivre l'agriculture de l'intérieur

Nouvelle Aquitaine / Haute-Vienne
Sophie Beaudouin-Hubière est avec Émilie, Jérôme et Serge Chillou et Antony Feissat, président de JA 87.
Sophie Beaudouin-Hubière a passé une journée en immersion au Gaec Chillou à Royères. Au milieu de la journée, elle dressait déjà un très beau bilan de cette expérience riche.

C'était son souhait, il vient de se réaliser. Sophie Beaudoin-Hubière, députée de la première circonscription de la Haute-Vienne, a passé, vendredi 10 décembre, toute une journée sur une exploitation agricole, au Gaec Chillou à Royères. Et elle en est enchantée.

"J'avais fait la demande de pouvoir découvrir le métier d'agriculteur de l'intérieur, dit-elle. J'ai déjà fait ça pour d'autres professions, pour être au plus près du terrain. Car au quotidien, on rencontre toujours les acteurs mais ce n'est pas pareil. Au cours d'une journée, on partage le quotidien et l'échange se fait sur plus longtemps. On observe plus de choses, c'est une sorte de "vis ma vie"", remarque-t-elle.

"Je suis arrivée ce matin à 7 h, on est allé nourrir les animaux, on a vu les bovins, les culs noirs et les poulets. J'ai beaucoup échangé avec les éleveurs (N.D.L.R. : Jérôme Chillou, Serge son père, et Émilie Tixier, sa compagne) sur les méthodes de travail, quels sont les aliments utilisés, d'où ils viennent, etc. J'ai ainsi pris conscience que la plupart d'entre eux étaient produits sur l'exploitation", explique Sophie Beaudouin-Hubière. "On a aussi beaucoup parlé du fait de développer plusieurs productions sur une même exploitation et de ses avantages. Les questions du prix, de sa construction, des lois EGAlim ont bien sûr été abordées ainsi que les problématiques de la transmission, de l'installation...", poursuit-elle. La liste ne s'arrête pas là, les sujets sont vastes et les choix personnels des exploitants, les investissements qui y sont attachés ont offert là encore matière à discussion. Bien-être animal, relations avec le voisinage parfois compliquées, questions européennes et internationales complètent les thématiques abordées.

Des sujets à creuser

Les échanges se sont faits tout naturellement et, à midi, un tour d'horizon était déjà bien réalisé. "J'ai déjà eu l'occasion d'aborder les problématiques liées au volet administratif avec Émilie, la compagne de Jérôme Chillou. Normalement, on devrait approfondir ce sujet dans l'après-midi", note Sophie Beaudouin-Hubière.

"Je savais déjà que l'agriculture était au carrefour de tous les sujets. Comme dans beaucoup de professions, tout est interconnecté et le repli sur soi n'est pas bon. Je pense qu'il est important pour tout un chacun d'accepter certains désagréments qui font partie de la vie", note-t-elle.

Au fil de la matinée, Sophie Beaudouin-Hubière avait déjà identifié quelques sujets à "creuser" au niveau national, en marge de l'Assemblée. "Il y a de nombreuses questions qui se posent au sujet de la transmission des exploitations en fonction de leur structure juridique mais aussi en vue de réaliser une installation", souligne-t-elle. Quant à la construction du prix grâce aux EGAlim, elle s'avoue confiante. "Les organisations de producteurs doivent s'organiser et prendre en main les outils mis en place via cette loi afin de construire les coûts de production. Ça marche en arboriculture, il faut que chacun y mette du sien. Je reste confiante mais vigilante sur la filière bovin viande qui est la plus en tension, mais qui est peut-être la filière qui en a le plus besoin."

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