Bien que baigné depuis toujours dans le milieu de la littérature, Régis Bégué s'est d'abord orienté vers la finance tout en s'intéressant de très près à différents domaines artistiques dont le théâtre, la musique, la chanson, la peinture...
En 2000, l'envie d'écrire l'a saisi. "J'avais 30 ans, deux enfants. J'avais envie d'écrire quelque chose, un film peut-être. Mais il me fallait un budget, un réalisateur... Du coup, j'ai écrit un premier livre (Les cimes ne s'embrasent pas) que j'ai diffusé sur internet", indique Régis Bégué. En choisissant ce mode de diffusion au début des années 2000, Régis Bégué s'est révélé précurseur, avant l'ère des tablettes et des réseaux. Ce choix s'est avéré plutôt positif et "mon roman, un peu naïf, a rencontré un petit succès d'estime auprès de mon entourage", note-t-il. Ce premier essai s'est alors transformé et "j'en ai écrit d'autres, d'autres, d'autres, toujours publiés via le web jusqu'à ma rencontre avec Véronique Thabuis, de la maison d'édition Lucien Souny", avec qui une collaboration est née. S.N.O.W a été son premier roman à être édité. C'était en 2018. A suivi Fatales négligences en 2020 puis Rodrigo cette année, toujours dans la collection Plumes noires.
Rodrigo
Pour son dernier roman, Rodrigo, Régis Bégué s'est inspiré d'un lieu, Larrazet, un village du Tarn-et-Garonne où il a passé son enfance et où est enterré René Bousquet. Du coup, "je me suis intéressé à l'affaire Bousquet" et l'auteur s'en est inspiré pour sa trame. Il a choisi également une époque, les années 80, une époque qui "parle" aux gens, aux lecteurs. Le choix de Golfech, là aussi un lieu de controverses, doit apporter une fois de plus une résonance en rappelant là aussi des combats à certains... Et puis vient Rodrigo, le héros, parachuté dans une histoire qui le dépasse, et qui, au fil des pages, va lui-même à la rencontre de ses origines, comme le lecteur, entraîné dans un véritable tourbillon...
Après de nombreuses recherches historiques qui vont nourrir son roman ("avec internet aujourd'hui c'est facile de se documenter !"), "j'ai construit mon intrigue tout seul. D'ailleurs, j'avais déjà bien avancé dans mon histoire quand j'ai décidé de mettre la première scène au début du livre, pour créer un suspense", avoue-t-il. Coup d'essai réussi. Car plus on avance dans l'histoire, plus on a envie de continuer, jusqu'au bout, pour un dénouement inattendu.
Et pour l'avenir ?
"J'ai écrit sans m'arrêter pendant 20 ans. Aujourd'hui, j'ai décidé de faire une pause pour me tourner vers la chanson. C'est un autre exercice très sympa aussi. Quand on a envie de créer, c'est intéressant de changer de forme, ça permet de remettre de la jeunesse dans l'écriture", remarque Régis Bégué. "Une première chanson intitulée Santa Fe est sur You Tube, sur les plateformes Deezer et Spotify. J'en ai écrit les paroles et coécrit la musique avec Emmanuel Cuche. Une deuxième va bientôt sortir et 4 ou 5 sont en préparation", ajoute-t-il, enthousiaste.
Régis Bégué reconnaît que "quand on a l'appétit de la création artistique, c'est agréable et c'est vertigineux", d'autant qu'il avoue être surtout dans l'action et peu dans la contemplation. Et toujours avide de s'attaquer à quelque chose de nouveau.