Economie

Quand s'ouvrent les portes du cuir

Nouvelle Aquitaine / Haute-Vienne
Fanny Lelong-Santhomman, de l'Atelier Antiopa, basé à Ambazac.
Fanny Lelong-Santhomman, de l'Atelier Antiopa, basé à Ambazac.
Les animatrices de la FECNA ont présenté les conditions d'obtention d'un bon cuir de veau.
Les animatrices de la FECNA ont présenté les conditions d'obtention d'un bon cuir de veau.
L'entreprise Challenge-S réalise des outils, à presse ou manuels, pour les maroquiniers et autres artisans du cuir.
L'entreprise Challenge-S réalise des outils, à presse ou manuels, pour les maroquiniers et autres artisans du cuir.
Les démonstrations ont permis aux visiteurs de découvrir tout un minutieux savoir-faire.
Les démonstrations ont permis aux visiteurs de découvrir tout un minutieux savoir-faire.
Ginette Félix est entrée la ganterie Agenelle, en Saint-Junien, en 1982.
La huitième édition des Portes du cuir s'est déroulée du 17 au 19 juin à Saint-Junien. C'était le retour de cette manifestation qui met en valeur tous les acteurs de cette filière.

Le soleil tape dur en ces jours de canicule et, dans les allées de la salle des congrès, ça fleure bon le cuir. Pas uniquement cette odeur animale, épicée qui enchante les narines, il y a aussi le plaisir de voir des gens travailler la matière, en parler avec passion et ces objets qui ravissent les yeux. Et puis, tous, comme de vieux amis se retrouvant enfin parce que le temps a filé, tous sont tellement contents d'être de nouveau ensemble. Parce que la dernière édition des Portes du cuir a eu lieu en 2019 et, qu'enfin, ces dernières ont pu se rouvrir. À Saint-Junien, pour une huitième édition.

Les Portes du cuir sont organisées depuis 2013, aujourd'hui par ResoCuir. Les premières éditions tournaient sur les communes de Nontron et Thiviers en Dordogne, Montbron en Charente, Saint-Yrieix et Saint-Junien en Haute-Vienne. Depuis 2019, la manifestation est fixée à Saint-Junien.

Si la part belle est faite aux métiers du cuir, en particulier à travers les divers centres de formation que compte la Nouvelle-Aquitaine et à travers des entreprises emblématiques et luxueuses du secteur comme Repetto, Hermès ou encore Weston, cette manifestation est aussi l'occasion pour les visiteurs de rencontrer des acteurs différents de ce secteur. « Nous sommes capables de faire à peu près toutes les formes », affirme en souriant Sébastien Baud. Et pour prouver ses dires, le P.D.G. de Challenge-S tend une pièce qui reproduit la forme d'une main. La spécialité de cette entreprise de mécanique générale, installée au Palais-sur-Vienne, en matière de maroquinerie est la réalisation d'outils de découpe. En fonction du client, une entreprise ou un artisan, ces outils sont sous presse ou à main. « Dans la très grande majorité des cas, nos outils destinés à la maroquinerie sont uniques », dévoile Sébastien Baud.

« Le cuir, j'y suis venue presque naturellement. »

Fanny Lelong-Sonthonnax fait partie de ces maroquinières pouvant utiliser les outils de Challenge-S. Pendant longtemps, pour cette artisane installée à Ambazac, le cuir résonnait avec la sellerie et le harnachement puisque « j'étais agricultrice, tenant un centre équestre et élevant des chevaux ». À 45 ans, l'éleveuse décide de changer de vie et de retourner à l'école, en lycée professionnel, pour apprendre la maroquinerie. Après trois ans dans une entreprise, elle s'installe et crée l'Atelier Antiope. « Avec les chevaux, le cuir était une matière que je connaissais », révèle la maroquinière. Fanny Lelong-Sonthonnax réalise de la petite maroquinerie comme des sacs, des pochettes et une pièce des plus originales, « un distributeur de sacs à crottes », et tous ceux qui ont un chien à sortir dans les rues comprendront l'utilité de l'objet en forme d'os.

Sur une plancha, Matthieu Gaudy, éleveur à Saint-Junien, fait griller quelques morceaux de viande bovine, histoire d'attirer les amateurs sur le stand de la Fecna (Filière d'excellence cuir de Nouvelle-Aquitaine). Les deux techniciennes Jacotte Libeau et Marlène Cournarie expliquent de quelle manière les veaux élevés sous la mère sont tracés afin de garantir la qualité des peaux et assurer ainsi un revenu complémentaire aux éleveurs qui s'engagent dans la démarche Fecna. « J'ai tout fait », lance en rigolant Ginette Félix. Il est vrai qu'elle est entrée à la ganterie Agnelle en 1982 et elle a eu le temps d'occuper plusieurs postes au sein de cette entreprise familiale. Normalement à la retraite, elle donne encore un coup de main, en boutique ou sur les salons pour promouvoir les gants d'Agnelle. Intarissable sur le sujet, elle avoue sa préférence : « Moi, j'aime le gant tout simple noir, avec une petite ouverture au poignet, il va pour tout. »

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