Economie

Résister malgré les aléas climatiques

Nouvelle Aquitaine / Haute-Vienne
Denis ROUMEGOUS, le président Groupama centre-Atlantique (à gauche) et Sylvain MERLUS, le directeur (à droite)
Après une année marquée par les épisodes de grêle de mai et juin 2022, les dirigeants de Groupama Centre Atlantique sont revenus sur ce bilan de sinistre historique.

Depuis quelques années, le changement climatique n'est plus une réalité lointaine, ses effets sont de plus en plus visibles et certains secteurs comme l'agriculture en font déjà les frais. Pour Groupama Centre Atlantique, "l'année 2022 est exceptionnelle en termes de sinistralité", annonce Sylvain Merlus, le directeur général depuis le siège à Niort.

Les événements climatiques de grêle de mai et juin 2022 ont laissé des dégâts colossaux, des récoltes ravagées, des entreprises à l'arrêt, des toitures trouées, etc. " 30 % des cotisations de l'année sont parties en deux soirées", rappelle-t-il. Un bilan que le directeur général qualifie "d'historique" depuis la dernière tempête de 2010. Celui-ci a été évalué à hauteur de 170 millions d'euros, soit + 72 % par rapport à 2021, ce qui représente 21 000 dossiers de sinistres. " Il a fallu faire appel à Webhelp, un partenaire de gestion extérieur pour traiter les dossiers", ajoute Sylvain Merlus.

Parmi les dix départements gérés par Groupama Centre Atlantique, ce sont la Gironde et la Dordogne qui ont subi le plus de dégâts (58 M€, 42 M€) par rapport à la Haute-Vienne, 8 millions d'euros.

Vers plus de résilience

Malgré cette année difficile, la caisse affiche un résultat consolidé de 4, 4 millions d'euros avec un ratio combiné de 101 % (somme des frais de gestion et du coût des sinistres sur le total des primes encaissées) en partie grâce au support de la réassurance du groupe mutualiste. "C'est un signe de résilience", se réjouit le président Denis Roumegous.

Sécheresse, inondation, tempête ou grêle, ce sont des données que l'assureur intègre de manière naturelle dans sa gestion des risques et l'évolution des cotisations. "On doit tenir compte de ces aléas climatiques plus fréquents à l'avenir", abonde Sylvain Merlus. D'ailleurs, une réflexion au niveau de la profession pour déployer de nouveaux dispositifs comme l'assurance multirisque climatique a été menée. "C'est sûr que les assurances coûteront plus cher", répond le directeur général. D'autres dispositifs seront mis en place pour absorber le choc lié aux catastrophes naturelles. " Au-delà d'un certain niveau de perte, l'État prend en charge les dégâts", ajoute-t-il. Les grands aléas seront pris en charge par l'État grâce au FSN (Fonds de solidarité nationale), en revanche, c'est l'assureur qui gérera les dossiers de sinistres pour une meilleure optimisation des demandes des clients sociétaires.

Protéger les agriculteurs

Dans ce contexte-là, le groupe est très mobilisé pour sensibiliser les exploitants sur l'importance d'assurer les récoltes. "On a un portefeuille en croissance, les gens ont choisi d'assurer davantage de surfaces (+ 22,2 %) mais il y a encore du travail. " Car la fréquence et l'intensité des aléas climatiques vont tendanciellement baisser la moyenne olympique (la moyenne des rendements réalisés sur l'exploitation). Et face à ces évolutions, des contrats et du climat, c'est encore aux agriculteurs de faire preuve d'adaptation.

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