Jean-François Dubaud, président de la Fédération départementale ovine de Haute-Vienne (FDO) est inquiet. "Sur notre territoire, on en est toujours au même stade. On n'arrive pas à être écouté des décisionnaires, notamment de la Région Nouvelle-Aquitaine", annonce-t-il d'emblée. La raison de son courroux : le manque de visibilité sur les MAE (Mesures agrienvironnementales) et "un budget dérisoire par rapport aux besoins et par rapport aux politiques prônées d'autonomie alimentaire et de bien-être animal. Beaucoup d'éleveurs sont éligibles mais les moyens financiers ne sont pas là", regrette-t-il.
Il ne manque pas de souligner en prime "des revenus 2022 catastrophiquement bas d'après les données d'Inosys, qui seraient inférieurs de 45 % à ceux de 2021 pour les systèmes herbagers de Limousin et Poitou-Charente". La cause : "Si les prix de vente au kilo ont monté, s'ils sont assez corrects, ils demeurent insuffisants pour contrer la hausse des charges. C'est catastrophique, le prix du gas-oil est beaucoup trop haut. À 1,10 € HT le litre, c'est énorme...", souligne le président.
"On veut des solutions"
Lors de Tech-Ovin, il n'hésitera pas : "On doit profiter de ce rendez-vous pour faire entendre la parole des éleveurs et demander qu'on nous propose des solutions", dit-il fermement. "On perd des éleveurs et des brebis tous les jours. Aujourd'hui, je ne sais pas qu'elles solutions on va avoir pour conserver des activités familiales sur nos territoires. "
Devant le manque d'efficacité des lois EGAlim face à l'inflation, devant les demandes de plus en plus importantes faites aux éleveurs pour gagner en écoresponsabilité et devant l'absence de soutiens qui leur sont alloués, il est clair : "On est dans une zone où on se sent abandonné alors que notre élevage herbager, quel qu'il soit, devrait être reconnu pour ses actions positives sur l'environnement et son rôle au sein des territoires."
Jean-François Dubaud ne mâche plus ses mots. Lors de Tech-Ovin, il compte bien le faire savoir !