Près d'un mois après la réunion organisée au Gaec Beylier à Saint-Yrieix-la-Perche, les responsables de la CIAEL ont souhaité réitérer l'exercice. La présentation des nouveaux taureaux mis en service après avoir été testés sur leurs Qualités maternelles sera suivi d'un temps d'échange. Il sera aussi possible d'en savoir plus sur le monitoring qui aide à gérer la reproduction et les vêlages.
Cette rencontre est prévue chez Philippe Dumain, au Peubuy à Châteauponsac, le mercredi 13 décembre à 14 h. De nombreux techniciens seront au rendez-vous.
Faire évoluer le troupeau
Philippe Dumain est installé au Peubuy, à Châteauponsac, depuis décembre 1992. Il a repris l'exploitation de son père qui comptait 66 ha de SAU et 60 vaches limousines. Aujourd'hui, son outil a évolué pour atteindre 130 ha de SAU et 90 à 95 vêlages.
La gestion du troupeau fait appel à l'insémination animale depuis la fin des années 80. "Mon père a commencé à cette époque à utiliser Tarvis et Ulysse avec Jean-Marc Cazillac, alors à la CIAEL. Au final, son troupeau n'était pas si mal que ça et j'ai très vite opté pour la génétique pour l'améliorer encore. J'ai adhéré à Bovins croissance en 1992 puis au Herd-Book Limousin 5-6 ans après", indique Philippe Dumain. "L'inscription s'est faite doucement, étage par étage, et vers 2003 j'ai placé mon premier veau à Lanaud, Rhéo, un fils d'Idéal sur Dauphin. Il a été pris par le schéma de la race pour être testé sur descendances puis il a été envoyé au lycée agricole de Naves", se souvient-il. Attiré par la génétique et curieux de voir les progrès qu'elle engendre, Philippe Dumain s'intéresse aussi à la pose d'embryons. "J'ai une vache, Bucolique, qui a aujourd'hui 17 ans, qui a fait une super production. Elle a des origines Dauphin, Highlander et On-Dit. On lui a prélevé beaucoup d'embryons qu'on a souvent croisé avec Engy. Certains ont été posés sur des vaches du troupeau, d'autres ont été vendus", révèle-t-il.
La viande et le schéma
Les produits de son élevage sont pour l'essentiel engraissés. Vingt femelles sont destinées au renouvellement, 3 ou 4 sont vendues pour l'élevage et les autres en génisses de Lyon.
Les mâles partent en JB lourds, en moyenne à 420 kg de carcasse à 15 mois. Une dizaine est vendue pour la reproduction, en ferme. "J'en mets à Lanaud quand je suis à peu près sûr qu'ils seront repris pour l'IA", souligne-t-il.
D'ailleurs, de nombreux taureaux issus de cet élevage ont été diffusés par IA. Il y a eu par exemple Fluctuat, un Urville sur Bucolique, JT un Caméos sur une fille de Nimbus MN, Lémovice, un Fluctuat sur Rémix, et Nouic, sorti cette année en Qualités maternelles. Nouic combine les origines : sa mère est une fille de Bucolique sur Remix et son père est Lizio, avec des origines Damona. Onari, un fils de Fluctuat sur Harry est aujourd'hui en cours d'évaluation. Un de ses fils sur une fille de Nimbus a été repris par Créalim à Lanaud dans la 3e série. Philippe Dumain a aussi annoncé 4 veaux pour la 4e série à Lanaud. Tous les quatre ont le même père, un veau né chez Jean-Marc Alibert avec des origines nouvelles.
Valoriser les taureaux d'IA sur les vaches
Sans surprise, la conduite de la reproduction de ce troupeau mise sur l'insémination animale. Elle est effectuée sur 50 % des femelles pour 40 % de veaux nés issus d'IA.
Les plans d'accouplement sont faits par le technicien Bovins croissance et Patrice Soustre, inséminateur à la CIAEL, et certains dans le cadre d'accouplements contractuels avec des "mères à taureaux" afin d'intégrer le Contrôle individuel.
Philippe Dumain insémine ses génisses sur chaleurs naturelles. "En trois semaines, 80 % des génisses sont inséminées sur simples repérages", note-t-il. Il aime surtout travailler avec l'IA sur ses vaches pour améliorer les postes en misant sur les critères des pères évalués en CI et en testage. Pour lui, c'est là que le potentiel des pères s'exprime le mieux.
Les vêlages se déroulent pour moitié en octobre et novembre puis de décembre à avril. Les vaches dont il repère les chaleurs sont inséminées. Une repasse est faite si besoin puis un taureau intègre le lot. Ensuite, "je fais faire une échographie avant la mise à l'herbe et, en fonction des stades de gestation, je vois si le père est un taureau d'IA ou de monte naturelle", explique-t-il.
Cette conduite l'aide à atteindre ses objectifs : travailler toujours plus la génétique pour avoir des produits qui répondent aux besoins du marché. Et apporter sa pierre à l'édifice du schéma de la race limousine. Car, et il faut le souligner, Philippe Dumain participe aussi au testage. Il est également président de la coopérative d'insémination, la CIAEL, depuis près de 2 ans.