La réunion annuelle du réseau de sentinelles de Haute-Vienne s'est tenue jeudi 12 septembre au lycée des Vaseix. Tous les partenaires étaient conviés afin d'échanger sur l'évolution du réseau. Pour rappel, ce dispositif s'intègre dans le cadre du Plan de Prévention du mal-être agricole où la MSA travaille depuis plusieurs années avec l'État, l'ARS et le concours d'organismes agricoles, hospitaliers et d'autres partenaires, à son élaboration. La sentinelle est une personne formée au repérage du mal-être et de la crise suicidaire, en capacité d'orienter vers les professionnels ou structures compétents. « Je me réjouis que la formation s'étoffe car nous avons collectivement le devoir de protéger le milieu agricole », déclare le coordinateur du réseau à la MSA du Limousin. « Nous avons formé 5 000 sentinelles dont 68 en Haute-Vienne, mais il ne faut pas s'arrêter en si bon chemin », poursuit-il. « En 2025 nous prévoyons un déploiement de la formation sentinelles ainsi que d'autres formations certifiantes à propos de la santé mentale. » D'ailleurs des organisations professionnelles s'engagent de plus en plus dans cette formation comme Groupama, et prochainement le Crédit Agricole Centre Ouest, dont les conseillers sont au contact permanent du milieu agricole. « Trois personnes seront formées dans notre département courant novembre, annonce Jean-Luc Mançois, responsable des relations agricoles au Crédit Agricole Centre Ouest. Ces personnes sont en contact avec une vingtaine de conseillers agricoles qui pourront leur remonter les informations. » « Nous souhaiterions maintenant toucher la CCI, le Crédit Mutuel... mais ça prend du temps », souligne Guylaine Fabre-Bardou, infirmière au CHS Esquirol de Limoges, animatrice du réseau de sentinelles en Haute-Vienne.
De nouveaux outils
« Nous évoluons sur le sujet et avons de plus en plus d'outils dans notre valise », indique Florence Tisserand, assistante sociale à la MSA du Limousin. En effet, une fois le mal-être repéré, il faut pouvoir agir. Ainsi la MSA propose de nouvelles mesures comme l'aide au répit avec par exemple un soutien psychologique, une aide au départ en vacances... La MSA peut également proposer une aide au remplacement, le Service de Remplacement intervient alors pour mettre à disposition un salarié. Enfin, une aide au renfort peut être une solution, dans ce cas un salarié du Service de Remplacement vient soutenir le chef d'exploitation pour mettre à jour le travail. Ces aides sont sans condition de ressources. La prise en charge du mal-être dans le milieu agricole concerne aussi bien les chefs d'exploitation que les salariés*. Le numéro dédié à la prévention du suicide, « mais aussi toute personne en détresse psychique », le 3114, a été rappelé par Bill McKellar, psychologue et coordinateur régional au 3114 à Poitiers. « Nous fonctionnons par centres territoriaux afin de répondre au plus juste aux demandes », spécifie-t-il, demandes qui sont, bien sûr, anonymes et confidentielles. Une pièce de théâtre, Vacarme(s), élaborée à partir de plus de 150 témoignages d'agriculteurs, a clôturé la réunion.