Faire de l'agriculture autrement c'est possible. En témoigne le travail de Sabrina et Vincent au sein de leur ferme à Bersac-sur-Rivalier. Installés en 2020, ils ont eu la "chance" de profiter du confinement pour affiner leur projet et être le plus en lien avec leurs valeurs. De cette ferme envie de travailler dans le respect de l'animal et de l'environnement est née la ferme de Maillofargueix. L'exploitation mêle plusieurs activités comme l'écopâturage, au sein de collectivités essentiellement et qui représente la plus grosse activité de la ferme, des visites pédagogiques proposées aux scolaires, aux centres aérés et à des groupes, et tout le travail que nécessite la bonne gestion d'une exploitation.
Tout un joyeux petit monde réside à la ferme de Maillofargueix : 11 races de moutons, 3 races de chèvres, 2 vaches, 2 ânes, 1 jument, des cochons et des volailles. La particularité de cette exploitation ? La majorité des races présentes sont menacées. "Lorsqu'on prend une race, on a toujours en visuel le fait qu'elle soit menacée, elles sont alors plus lentes en termes de production mais plus qualitatives", explique Vincent. Les éleveurs proposent alors de la vente sur pieds, essentiellement pour de la reproduction.
Plus qu'une passion c'est une philosophie de vie
La race ovine phare à la ferme de Maillofargueix est la Thônes et Marthod, originaire des vallées de Savoie. Il s'agit d'une race rustique et très calme, elle s'adapte à de grandes amplitudes thermiques, et est très économe. On retrouve également de la marron des Aravis. Avec 35 têtes, "nous sommes l'un des principaux élevages de cette race en France" dont Noix de coco, un sujet typiquement représentatif de la race qui vient de donner naissance à un bélier "vraiment très beau", s'émerveille Vincent. Les agneaux les plus prometteurs partent chez d'autres éleveurs, mais ce petit dernier "restera peut-être bien ici", plaisantent-ils. Sabrina et Vincent en sont convaincus, ces races rustiques quelque peu oubliées peuvent avoir leur place au sein des futures exploitations inévitablement confrontées aux défis imposés par le changement climatique. Pour mener à bien ce travail de sauvegarde, Vincent a monté une association : "Sauve moutons & Co". L'éleveur collabore ainsi avec "des pointures" comme des généticiens pour assurer au mieux la préservation des races. À travers cette association, Vincent et Sabrina effectuent également un "gros travail de sensibilisation" quant à la gestion des chiens de troupeau, notamment auprès des enfants, nos citoyens de demain. "De plus en plus d'élevages optent pour une conduite de montagne ; or, nous n'avons pas la culture du chien en Limousin", remarque Vincent.
Sabrina et Vincent comptent bien développer leurs effectifs d'animaux et continuer à vivre de leur passion : leur métier d'éleveur.
