Agriculture

Une fusion pour assurer l'avenir

Nouvelle Aquitaine / Lot-et-Garonne
Sylvain Rebière, producteur à Montignac
Périgord Tabac a fusionné avec Tabac Garonne Adour (TGA). Cette opération vise à maintenir, voire développer, la production pour alimenter l'essor de la filiale de commercialisation Traditab.

L'histoire de la coopérative Périgord tabac s'achève donc dans la fusion avec sa voisine Tabac Garonne Adour (TGA), effective depuis juillet. « Nous étions déjà en partenariat pour différents contrats. Nous avions aussi une proximité géographique. Il fallait rationaliser les charges de fonctionnement au bénéfice des producteurs », explique Loïc Dubourg, président de TGA.

Pour certains administrateurs de la coopérative périgourdine, cette évolution n'a pas été facile à accepter. «  Il y avait quelques récalcitrants. Aujourd'hui, il faut regarder l'avenir. L'intérêt des producteurs était de faire cette fusion », analyse Laurent Testut, ancien président de Périgord tabac et nouvel administrateur de TGA. « Il faut partir sur une nouvelle dynamique. Nous avons besoin d'eux pour avoir des marchés. Ils ont besoin de nous pour le tabac. Le Périgord est reconnu pour la qualité de sa production, notamment pour faire de la cape de cigare », ajoute-t-il. Les deux techniciennes de Périgord tabac ont été reprises et s'ajoutent aux trois employés de TGA. L'ancienne directrice a été licenciée. Six membres de l'ancien conseil d'administration rejoignent TGA.

Périgord tabac représentait une centaine d'hectares de cultures pour environ 70 producteurs en Dordogne, mais aussi en Charente, Corrèze et dans le Puy-de-Dôme, soit 300 t par an. De son côté, TGA, basé à Tonneins (47), commercialisait plus de 1 000 tonnes (370 ha) de tabac provenant de 16 départements dont les Landes, la Gironde, les Pyrénées-Atlantiques, le Lot-et-Garonne, les Hautes-Pyrénées et le Gers.

Les perspectives de Traditab

TGA recherche des producteurs grâce à l'essor de sa filiale commerciale Traditab, qui vend entre 700 et 800 t de tabac par an. « On connaît en France une baisse structurelle de la production. La culture est décriée mais elle fait partie de notre histoire. Il y a de la demande. L'objectif de cette fusion est de préser-ver le potentiel de production et d'apporter le maximum de valeur aux producteurs tout en redynamisant le réseau de production », indique le président de TGA. Dans le contexte actuel où de nombreuses productions agricoles connaissent des difficultés, le tabac peut être une diversification sécurisante pour le revenu des exploitations agricoles. « L'objectif est de répondre aux marchés. Si demain il y a un manque de production, les marchés iront ailleurs. »

Traditab est une filiale commerciale de TGA, créée en 2008, située également à Tonneins sur un site commun avec la coopérative. « En 2008, avec l'arrêt des aides européennes, nous avions eu l'idée un peu folle d'aller sur les marchés dans le modèle des circuits courts, raconte Loïc Dubourg. Aujourd'hui, c'est une belle réussite avec entre 5 et 8 % de parts de marché du tabac en France. » Traditab a un produit phare avec le tabac à rouler 1637. Un cigarillo a été lancé début 2024.

70 % du tabac produit par les adhérents de TGA servent à Traditab. Il est transformé en Belgique, le pays d'une manufacture (Santelé) partenaire de Traditab. Le reste de la production est écoulé auprès d'autres opérateurs, tels que Deltafina.

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