La belette est un charmant petit mammifère mais ça peut aussi être le surnom affectueux donné à une femme. Est-ce que lorsqu'elles sont dix dans un stade à courir après un ballon ovale ces belettes-là restent charmantes ? Pas sûr, mais en bonnes copines, elles sont ravies de se retrouver ensemble. Parce que l'histoire du club des X des Belettes de Bussière-Galant, c'est ça : de la camaraderie à tous les niveaux. « À l'origine, c'est une discussion entre Romane et Gabrielle un soir où elles se disent que ce serait bien de créer un club de rugby à la campagne », se souvient Jérôme Minsat, entraîneur du club et père de Romane.
Romane Minsat baigne dans le rugby depuis toujours. Son père a longtemps été joueur en Corrèze à Salon-la-Tour. « Après avoir arrêté ma carrière de joueur, je suivais ma fille, on m'a demandé de passer mon diplôme d'éducateur et j'ai enchaîné avec celui d'entraîneur », précise Jérôme Minsat. Sa fille continue de jouer, flirtant avec le haut niveau, participant au rassemblement Top 50 France, notamment à l'Usal (Limoges). Et puis vient cette idée de créer un club implanté en plein milieu rural.
Tous les deux le reconnaissent : l'idée primordiale était de permettre de pratiquer un sport à la campagne avec un état d'esprit où la convivialité l'emporte sur la compétition. Même si, « on a raté la deuxième place du championnat pour un essai », râle Romane, avec le sourire.
À 15, à 7, ce sera à 10. « Le 10 se pratique avec les mêmes règles que le 7. Les mêlées sont simulées et en rugby féminin régionale, il n'y a que deux matchs par mois », explique l'entraîneur des Belettes. Du coup, ça nécessite un engagement moindre et il est plus facile de constituer une équipe comprenant suffisamment de remplaçantes pour pallier les absences, quelles qu'elles soient. Il fallait également trouver un club support et ce sera celui du XV des Feuillardiers, de Bussière-Galant.
Des débuts difficiles
Gabrielle, Romane et Jérôme font le tour des marchés, alertent leur réseau pour recruter suffisamment et démarrer leur première saison dès septembre 2023. Et ça marche. Un entraînement les vendredis soir à partir de 19 h 30 et la poule de brassage peut commencer. Des débuts pas faciles. « Ah ! On s'est pris des taules », rigole Romane qui ajoute, admirative, « mais aucune n'a lâché ». C'est que, si certaines connaissent le rugby, pour beaucoup, c'est une découverte, voire des débuts en sport. Ces belettes ont de 15 à plus de 50 ans et, après ces débuts compliqués, elles ont réalisé une belle saison de championnat avec cinq victoires pour cinq défaites. Au-delà, elles constituent un groupe de copines, heureuses de se retrouver à l'entraînement, en match et en dehors des stades. En exemple, Jérôme Minsat se souvient : « L'une de nos joueuses est maraîchère, avec la météo, elle a eu des problèmes et bien, d'autres joueuses sont venues lui donner un coup de main ».
Il est toujours possible de les rejoindre en contactant Romane (07 87 24 38 37) ou Jérôme (06 61 67 03 45) qui conclut, « histoire d'élargir la famille ».