L'Urssaf Aquitaine a présenté, mercredi 9 octobre, les nouveautés en matière d'accompagnement des entreprises et des travailleurs indépendants. L'idée, pour l'acteur de la protection sociale, est de donner une image plus positive et de sortir de la vision de gendarme de la cotisation.
« Nous souhaitons être davantage plus proches de nos usagers que nous avons pu le faire par le passé. Concrètement, à Périgueux, nous avons rouvert l'accueil sans rendez-vous depuis janvier, à raison d'une demi-journée par semaine », explique, en préambule, Séverine Bluzat, responsable de l'antenne de Périgueux à l'Urssaf Aquitaine.
Cette proximité va prochainement se renforcer grâce à une expérimentation menée avec l'État pour accueillir des usagers au sein des Maisons France services. « À ce jour, ce dispositif est testé en Limousin. Pour ce qui nous concerne, il devrait être opérationnel au premier trimestre 2025. Nous allons former des animateurs qui pourront faire le relais avec nous par téléphone ou par visio en cas de besoin. Notre objectif est de viser deux catégories : les particuliers employeurs qui ont recours au chèque emploi service universel (Cesu) et les autoentrepreneurs », explique Henri Lourde-Rocheblave, directeur régional à l'Urssaf Nouvelle-Aquitaine.
La solidarité à la source
Par ailleurs, l'Urssaf Aquitaine souhaite renforcer la solidarité à la source des salariés. « Nous allons vérifier la validité des informations individuelles en contrôlant la cohérence entre le statut du collaborateur et la cotisation qui s'y rattache. Nous souhaitons utiliser ces données fiables pour simplifier le système et payer des prestations pour les allocations familiales de manière plus efficace. L'idée est d'envoyer nous-mêmes les informations (montant net social) à la CAF à la place du salarié », précise le directeur régional. L'objectif de ce système est de lutter à la fois contre la fraude mais aussi de contrer le taux de non-recours aux prestations sociales, évalué à 30 % au niveau national.
« Notre nouveau métier va consister à interroger les employeurs et leur faire part des constatations de déclaration de la part de leurs salariés. C'est un changement de philosophie très important pour nous », ajoute Henri-Lourde-Rocheblave. Ce dispositif, testé depuis le 1er octobre dans les Pyrénées-Atlantiques, devrait être généralisé à toute la France en mars 2025.
Dans les autres outils déployés par l'Urssaf se trouve l'offre première embauche qui permet d'accompagner les entreprises dans les formalités administratives obligatoires. « Nous proposons notamment un entretien téléphonique pour débuter l'accompagnement. Par la suite, nous pouvons prendre en charge la rédaction de la déclaration d'embauche », explique Séverine Bluzat.
Dans le même esprit, le dispositif "Créateur" permet d'accompagner pendant neuf à quinze mois les auto-entrepreneurs et les travailleurs indépendants. Dans ce laps de temps, l'Urssaf est en contact avec eux pour leur rappeler leurs échéances et en appelant préventivement en cas d'anomalie sur la première déclaration d'activité. « Il y a une méconnaissance de la gestion administrative d'une entreprise de la part de ce public. Cela conduit souvent à des erreurs de déclaration que nous voulons gommer », explique Henri Lourde-Rocheblave.