La sagesse fixe la fortune. Telle est la devise de la Banque de France depuis sa création en 1800. Et il en faut de la sagesse dans ces temps d'incertitude. Chaque année, l'institution analyse la santé économique et sociale de la France et ses perspectives de croissance. En Haute-Vienne, la direction départementale a dévoilé le bilan actualisé de l'enquête réalisée auprès d'une centaine de chefs d'entreprise à la Chambre de commerce et de l'industrie, le 26 septembre dernier à Limoges.
Cette année, la Banque de France établit des prévisions à la baisse pour la Haute-Vienne, "Ce n'est pas l'euphorie mais nous avons des entreprises qui résistent, des fondamentaux économiques solides, le seul point noir de notre pays est l'endettement ", tempère Philippe Saigne-Vialleix, le directeur départemental Haute-Vienne de la Banque de France.
Entreprises, ménages, le constat de l'attentisme
Si certaines entreprises sont dans l'expectative, Philippe Saigne-Vialleix se veut confiant. "Certes, les prévisions sont moins favorables, car on partait de très haut puisque nous avons eu une période de forte croissance dans les deux années précédentes. Progressivement, on revient à une situation plus normale, celle d'avant la crise sanitaire du Covid 19", souligne le directeur départemental de la Banque de France.
L'actualisation de ces prévisions montre des conditions moins favorables au recrutement. Dans cet attentisme général, les décisions d'investissement sont reportées et celles de l'embauche sont remises à plus tard. Toutefois, l'emploi permanent est sauvegardé dans les entreprises et l'ajustement des effectifs est réalisé par une réduction du recours à l'intérim.
Pour autant, le taux de chômage reste plus bas que la moyenne nationale. Autre fait saillant qui caractérise les entreprises haut-viennoises analyse Philippe Saigne-Vialleix : " On a les deux extrêmes en Haute-Vienne : nous avons à la fois les entreprises les plus fortes par rapport à la moyenne nationale et les plus fragiles aussi ", a-t-il tenu à souligner, sans pouvoir se l'expliquer. Quant aux ménages, l'enquête constate une hausse de 13 % des dossiers de surendettement.
Remonter la pente
Mais... tout n'est pas noir dans ce tableau, souligne Philippe Saigne-Vialleix. "Les salaires devraient progresser désormais plus rapidement que les prix. L'inflation recule de 2 % durablement au premier semestre 2024 comme ça avait été annoncé. Dans notre prochain cap, l'économie française est plus que jamais face à deux défis majeurs : réduire le taux de l'endettement (retour à une norme acceptable) de manière à pouvoir financer l'avenir et le financement des enjeux écologiques qui nécessite des investissements », conclut le directeur départemental de la Banque de France.