La belle saison revient et avec elle le risque de voir se multiplier les nids de frelons à pattes jaunes. Ces prédateurs sont aujourd'hui bien installés sur le territoire et s'accompagnent de nombreuses nuisances, notamment sur les ruchers. Afin de limiter le nombre de nids, un piégeage des fondatrices est conseillé. La Fredon Haute-Vienne propose ce type de prestation, toujours dans l'objectif de développer la lutte collective.
Piéger dès février-mars
"Depuis une quinzaine de jours, les températures sont relativement douces. L'observation de l'émergence de la végétation et celle du vol des insectes sont autant d'indices qui signifient la sortie des fondatrices", expose Christel Goutieras, en charge de la mise en place du piégeage à la Fredon Haute-Vienne.
Ces fondatrices - ou reines - sont à l'origine des nids primaires "qui ont la taille d'un ballon de hand". Elles pondent dedans et les œufs donneront des ouvrières qui, une fois suffisamment nombreuses, iront construire le nid secondaire, le nid définitif où la reine s'installera et pondra encore. Ce nid va grossir au fil de l'été pour donner ces choses monstrueuses qu'on observe à la pointe des arbres quand les feuilles sont tombées.
On voit beaucoup de frelons dès le mois d'avril. Ce sont les ouvrières qui sont à la recherche de nourriture. À l'automne, le nid secondaire est abandonné. Le froid va tuer les ouvrières mais les reines quittent le nid pour se réfugier "au chaud" dans des tas de bois, des bâtiments, cela dépend des opportunités, pour hiberner. "Afin de les réguler en amont, il serait sans doute intéressant de les piéger également à ce moment-là afin de diminuer la pression au printemps suivant", note Christel Goutieras. Car en effet ce sont elles qui repartent "en campagne" pour assurer la continuité du cycle.
Pièges sélectifs
Mais en quoi consiste le piégeage ? "Des pièges, tout le monde peut en poser. La Fredon en propose aux particuliers et aux professionnels intéressés. Ce sont des pièges sélectifs qui capturent seulement les frelons à pattes jaunes. Les frelons européens et les autres insectes peuvent s'échapper grâce à la présence d'une grille", poursuit la technicienne.
Ces pièges sont posés à proximité de ruchers, ou bien dans des lieux où un nid secondaire a été observé, toujours là où il y a de l'eau et de la nourriture (arbres en fleurs, fleurs, etc.). Ils doivent leur attractivité à un savant mélange de bière alcoolisée (au moins 5 °) - c'est-à-dire de la brune ou de l'ambrée, ou bien de la classique mélangée à du vin blanc - et de sirop de fruits rouges (grenadine, cassis, framboise...), car "les frelons aiment les fruits rouges", observe malicieusement Christel Goutieras. Attention : le sirop de menthe est à proscrire.
Surveiller et recharger
Une fois installés, ces pièges doivent être rechargés : "On les surveille au moins une fois par semaine. Cela peut varier en fonction de la pluie, du vent ou de la chaleur ", note Christel Goutieras. "On regarde si des frelons ont été capturés et on ajoute le mélange de bière et de sirop", poursuit-elle. Quand elle intervient dans des lieux publics à la demande de collectivités, elle n'est pas surprise d'être interpellée : "Les gens sont curieux et intrigués de me voir me promener avec mes bouteilles à la main", révèle-t-elle. Des échanges naissent alors au fil de ses interventions. De quoi assurer une sensibilisation du public et une communication dans la bonne humeur.
