Avec le réchauffement climatique, à quoi ressemblera le Limousin dans vingt ans, trente ans, cinquante ans ? Quelle économie sera possible avec des températures élevées et des sécheresses à répétition ? C'est ce que cherche à définir l'association Transitions Limousines, créée en février dernier. Ce lundi 19 juin, cette association a exposé son projet d'un Plan de transformation de l'économie du Limousin (PTELim) à l'Hôtel de Région de Limoges, lors d'un club de la presse. Sur place, Éric Boniface (trésorier et coprésident) et Nicolas Picard (président) exposent leur projet, ses méthodes et son objectif.
L'association à visée socio-économique compte aujourd'hui une cinquantaine de membres venus de tous les horizons : personnes morales comme personnes physiques, des enseignants, des scientifiques, des agriculteurs et même des étudiants. " Nous sommes très hétéroclites ", affirme Éric Boniface. La pluralité des profils au sein de l'association est un véritable avantage puisqu'elle contribue à enrichir les réflexions menées autour des diagnostics posés afin de proposer des issues aux difficultés à venir. Comme l'explique Nicolas Picard, " le but est de construire un grand réseau de personnes ". Transitions Limousines s'adresse à tous les secteurs (santé, logement, emploi, énergie, industrie, culture, etc.). Elle aborde une multitude de thèmes : l'eau, la biodiversité, l'emploi, l'espace au sol, etc. par le biais de " données issues de l'excellence scientifique française " comme les laboratoires IPSL ou encore CERFACS. L'association met un point d'honneur à suivre la méthode scientifique.
Des simulations et des adaptations
Pour ce projet, l'association a retenu deux scénarios : un premier scénario sur la période de 2040-2070 et un second scénario sur la période de 2070-2100. Le concept est d'" analyser de manière plus détaillée au niveau du territoire car tous les territoires ne sont pas touchés de la même manière par le réchauffement climatique ", détaille Éric Boniface. " Des différences existent aussi de manière intrarégionale ", commente Nicolas Picard. Le projet est structuré en trois phases : la première consiste en des simulations "climat" du Limousin, la deuxième concerne le diagnostic situation des différents secteurs économiques et, enfin, la troisième phase est consacrée à l'élaboration des plans de transformation sectoriels et systémiques.
À titre d'exemple, Éric et Nicolas ont présenté des schémas et des cartes illustrant la pluviométrie et l'évaporation réelle cumulée qui sont deux notions importantes à comprendre pour saisir les sécheresses et ainsi mieux s'y préparer. Nicolas énonce : " La pluviométrie ne fait pas la sécheresse mais sa répartition dans l'année. " Comme le développent les deux hommes, le doute n'est plus permis, " il va falloir gérer plus de jours de sols secs en Limousin ". Nicolas insiste sur le fait que " les impacts sont à l'échelle de notre propre vie aujourd'hui et non plus à celle de la vie de nos petits-enfants ou de nos enfants ". Réfléchir à comment gérer ces changements inévitables mais aussi à comment éviter les cas ingérables, tel est l'objectif de Transitions Limousines qui se veut réaliste et optimiste : " Il ne sera jamais trop tard. "
Pour plus de renseignements : transitions-limousines.org.