Face au changement climatique, l'ensemble des étangs composant la Haute-Vienne représente une vraie opportunité pour le Syndicat des étangs de la Haute-Vienne. "Nous avons 12 800 étangs, c'est une spécificité haut-viennoise, souligne Frédéric Garraud, le président du syndicat depuis 2021. Ces étangs sont des réserves d'eau, tout le monde en cherche, nous, on en a et on se bat pour les garder." Composé d'une vingtaine de bénévoles, le syndicat accompagne depuis 1916 les propriétaires dans l'entretien, la mise aux normes et la sauvegarde de leur étang.
En plus d'être des trésors patrimoniaux, les étangs, Frédéric Garraud en est convaincu, présentent de nombreux atouts et sont autant de réponses aux enjeux sanitaires, économiques, écologiques et sociaux de demain. "Si on efface les étangs, cela deviendrait une zone appelée humide avec une végétation particulière avec des joncs, des carex et pendant une période de sécheresse tout meurt, affirme Frédéric Garraud. Si on efface les étangs il n'y aura plus rien, l'assec total." D'autant plus que "si les étangs étaient si dangereux, il y aurait longtemps que la situation de la Haute-Vienne serait catastrophique", commente le président. Plutôt que de chercher à les effacer, la position du syndicat des étangs 87 est de tout mettre en œuvre pour mettre aux normes les étangs afin d'en optimiser leur usage. Par exemple, "lors des périodes de fortes chaleurs, les pisciculteurs pourraient intégrer les poissons de rivière dans leur étang, les élever, et les relâcher dans leur milieu une fois le niveau d'eau revenu plutôt que de laisser mourir cette ressource et de repartir de zéro", argumente Frédéric Garraud. Aussi le syndicat travaille avec le SDIS afin de former les propriétaires d'étangs "pour la défense contre les incendies". L'agriculture peut également bénéficier de cette ressource en eau : "Avant de vouloir rendre l'eau des étangs potable (N.D.L.R. : une démarche très coûteuse) on peut se pencher sur l'agriculture et ses besoins ", estime Frédéric Garraud. Un autre paramètre que l'organisme souhaite approfondir est la boue au fond des étangs. "Lors de la vidange nous pourrions faire en sorte de récupérer un maximum de cette boue qui est un très bon engrais, informe-t-il. Cela se fait déjà dans d'autres pays." Aussi, "nous sommes en contact avec une association afin d'analyser notre boue et ses potentielles valeurs médicinales", se réjouit-il. Enfin, le caractère récréatif des étangs est pour Frédéric Garraud un atout majeur dont il ne faut surtout pas se démunir. Il se bat pour faire reconnaître l'attractivité et la qualité de vie en Haute-Vienne auxquelles les étangs contribuent à son sens. C'est dans cette dynamique qu'il a lancé l'association Cohésion Rurale en novembre aux côtés de la Chambre d'agriculture de la Haute-Vienne, la Fédération des chasseurs de la Haute-Vienne, l'association de promotion du poisson local en Nouvelle-Aquitaine, la propriété privée rurale et Fransylva.