Politique

Guillaume Guérin vise le centre

Nouvelle Aquitaine / Haute-Vienne
Guillaume Guérin, président de la Fédération Haute-Vienne des Républicains.
Le patron LR de la Haute-Vienne n'a pas eu le temps de digérer les résultats de l'élection européenne, qu'il fallait déjà préparer le premier tour des législatives.

Entre les résultats qui voient la droite perdre encore des électeurs et les déchirements provoqués par le ralliement de leur président, Éric Ciotti, au RN, les LR vivent une semaine particulièrement agitée. De quoi susciter les réactions de Guillaume Guérin, patron des Républicains en Haute-Vienne. « D'abord, lance-t-il en préambule face à la presse locale mercredi midi, il est important de respecter les suffrages. Le RN à 31 %, ça ne signifie pas 31 % de fachos. Ce ne sont pas des électeurs qui sont devenus des néonazis. Ce vote est un thermomètre de la situation. » Pour lui, ça traduit « un véritable mal-être ». Et il s'appuie sur la progression de ce vote RN qui suit « la diagonale du vide, entre les Ardennes et le Gers, là où se trouvent les déserts médicaux, où la mobilité est un problème quotidien, où les services publics ont disparu... »

À propos de la dissolution de l'Assemblée nationale, décidé comme il en a le droit par le président Emmanuel Macron, le président de Limoges métropole, s'inquiète pour l'organisation des deux tours des élections législatives. « Le président n'a pas pris de pincettes avec les maires et ça va être difficile pour eux, d'autant plus à la veille ou juste pendant les vacances. »

« C'est un jeu de petits boutiquiers, ils essaient de sauver leur place en effectuant des accords contre-nature ! » Les mots sont durs et ils visent autant à gauche qu'à droite. « Je condamne cette attitude des deux côtés », martèle Guillaume Guérin. Pour lui, le "front populaire" est une insulte à, au moins, une partie des électeurs de Raphaël Glucksmann, « ce sont les dindons de la farce » de cette alliance entre LFI, les Communistes, les Verts et les Socialistes. Quant au revirement d'Éric Ciotti, qui « a décidé seul de sauver son siège », c'est justement « tout ce que détestent les Français ». « Moi, soutient Guillaume Guérin, je reste fidèle à ma famille politique de droite et de centre droit. » Du coup, il rejette autant l'union de la gauche sous l'égide des Insoumis, qu'il estime dangereux pour la France, que le RN dont « le programme économique coûterait 120 milliards d'euros pour 18 milliards de recettes, ce qui suscite déjà de l'inquiétude et ça se voit avec les marchés qui dévissent depuis lundi ».

Pour ne pas avoir à choisir entre le RN ou une gauche dominée par LFI, Guillaume Guérin, pour la Haute-Vienne tend la main à ceux qui composent sa majorité à Limoges métropole ou qui ne veulent pas des extrêmes. « J'ai proposé qu'il n'y ait qu'un seul candidat dans les trois circonscriptions entre le RN et ce nouveau Front populaire ». Du centre gauche à la droite issue du Gaullisme qu'il représente, il a sollicité les uns et les autres avec déjà des retours. Malgré tout, Les Républicains Haute-Vienne se sont laissés jusqu'à ce vendredi pour être capable d'avoir des candidats représentant ce champ central de la vie politique. « Si nous n'y arrivons pas, je respecterai le choix des uns et des autres et, nous, LR, nous partirions avec nos trois candidats. » Sans illusion pour autant sur les chances de victoire.

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