Une convention de trois ans pour une éradication dans cinq ans, la base et l'ambition qui ont animé les responsables du Département et de la CDAAS pour trouver un accord de travail visant à éliminer ou diminuer les risques sanitaires dans les élevages de Haute-Vienne. En particulier, pour l'éradication, la BVD (diarrhée virale bovine), une maladie insidieuse au coût économique élevé.
« Ce qui caractérise notre département, notre agriculture, c'est évidemment notre élevage, s'enthousiasme Jean-Claude Leblois. Et nous sommes attachés à rendre le service nécessaire aux éleveurs. » Le président du Conseil départemental s'est exprimé ainsi au moment de signer la convention entre le Laboratoire départemental et la Coopérative départementale agricole de santé animale (CDAAS). Michel Gandois, président de la CDAAS, s'est également réjoui du travail effectué entre les responsables des deux structures pour aboutir à ce partenariat noué pour les trois prochaines années.
Cet engagement porte évidemment sur la prophylaxie des maladies animales, bovines bien sûr mais aussi ovines ou porcines le cas échéant. Cette activité représente un volume de quelque 900 000 euros par an. Par rapport aux engagements précédents, la convention acte les tarifs appliqués précédemment, malgré les augmentations de prix des matériels nécessaires à ces analyses pour le laboratoire. La CDAAS assure pour les éleveurs adhérents un "tiers payant".
Nouveaux moyens
Mais le nouveau volet de cette convention concerne la BVD. Depuis 2019, la France a développé un plan national d'éradication et c'est dans cette logique que se positionne ce partenariat. « Nous nous employons à éradiquer cette maladie d'ici cinq ans », a révélé Michel Gandois. Pour ce faire, ça passera par une analyse de tous les veaux, allaitants et laitiers, de Haute-Vienne, sachant que ça correspond à 130 000 naissances par an. « Le but est de repérer le plus vite possible les pompes à virus », a précisé le directeur de la CDAAS, Olivier Paillon.
C'est l'une des caractéristiques de la BVD. Un veau peut sembler être sain et être porteur du virus. Il devient alors une véritable "bombe" invisible qui infecte ses congénères sans que ce soit détectable. D'où la nécessité d'analyser les veaux dès la naissance grâce à la boucle préleveuse qu'on appose au moment de l'identification.
Pour réaliser ces analyses spécifiques à la BVD, le Conseil départemental a investi 60 000 euros. Ainsi, le labo se trouve équipé d'une déboucleuse, d'un thermocycleur et des matériels les accompagnant. Le bout de cartilage prélevé par l'éleveur arrive au labo puis isolé dans une capsule nantie d'un QR code afin d'en assurer la traçabilité. Pour schématiser, l'échantillon va subir ensuite différentes montées en température pour l'ouvrir en quelque sorte. En instillant un témoin, les techniciens du labo vont pouvoir par la suite visualiser la présence ou non de la BVD. En fait, ce sont des tests PCR, comme pour la Covid. Dans les 24 h suivant l'analyse, en cas de positif, la CDAAS sera en mesure de prévenir l'éleveur et d'agir au mieux avec lui, avec cette volonté forte : ne pas laisser passer un positif à travers les mailles du filet.