bon vent mauvais vents
Ils partirent quarante et, à l'heure où ces lignes sont écrites, ils étaient encore trente-neuf, prêts à affronter les terribles mers australes. Ces drôles de Terriens, qui n'ont qu'une idée en tête : voguer sur toutes les mers du monde, sont donc les concurrents du Vendée globe. Un mois déjà qu'ils sont partis des Sables-d'Olonne pour franchir tour à tour le cap de Bonne-Espérance, le cap Leuwinn, le fameux Point Nemo, point maritime le plus éloigné des terres immergées, puis le redouté cap Horn avant de remonter l'Atlantique vers la France. À quoi pensent-ils ces valeureux marins solitaires sur leur voilier, si petit, si spartiate, si rapide ? À l'essentiel : vivre, survivre, quand le vent se déchaîne, quand les vagues grimpent aux étages pour s'abattre avec violence, quand la pluie cingle à en déchirer les voiles, quand chaque minute d'inattention peut se révéler la dernière... Oui, ils ne pensent qu'à ce qu'ils doivent faire pour mener leur bateau au bout de leur aventure. Bien loin des vicissitudes de nos vies, ici, où la seule obsession est devenue le pouvoir, d'un président, d'un gouvernement, d'une assemblée... Bon vent à tous.