Samedi 25 novembre est la Journée internationale pour l'élimination des violences à l'égard des femmes. Aurore Bergé, ministre des Solidarités et des Familles, a annoncé la généralisation d'une aide d'urgence dès le 1er décembre aux victimes de violences conjugales et les chiffres 2022 révèlent 245 000 victimes dont 118 féminicides. Sophie Raix, vous êtes déléguée départementale à l'égalité femme-homme. Quelle est la situation en Haute-Vienne ?
Sophie Raix : Nous sommes sur la même ligne que le niveau national avec une légère hausse. Une hausse qui ne signifie pas forcément qu'il y a plus de cas. Simplement, la parole s'est libérée, les forces de police sont plus au fait et les outils qu'on déploie s'avèrent efficaces. Aujourd'hui, nous avons déployé des moyens qui nous permettent d'accompagner des associations afin de mailler tout le territoire. Nous avons un réseau départemental efficace. Un exemple concret : quand je suis arrivée en 2016, nous avions 11 places d'accueil pour les victimes, aujourd'hui, nous en avons 35. Cette aide d'urgence, en moyenne 600 euros, renforce et complète notre dispositif départemental. Rappelons que cette aide dépendra d'un dépôt de plainte par la victime.
Comment se caractérise ce dispositif ?
S. R. : En Haute-Vienne, une victime peut aller voir quelqu'un qui sera capable de l'écouter, de l'informer et de l'orienter. Pour être plus concret et avec un exemple, l'ARSL (Association de lutte contre l'exclusion) est le référent départemental "violences". Nous avons une convention avec eux et des taxis, formés et référencés. En cas d'urgence, ces taxis peuvent aller chercher une victime à son domicile et la conduire en lieu sûr. À partir de là, une fois qu'elle est protégée, nous allons lui demander ce qu'elle veut faire et coordonner la suite avec tous les partenaires.
