Personne ne s'attendait vraiment à une surprise, les résultats des élections européennes de dimanche dernier sont donc conformes à ce qu'annonçaient les instituts de sondage depuis plusieurs semaines. C'est vrai au niveau de la France comme au niveau départemental. La liste du RN, conduite par Jordan Bardella, arrive donc largement en tête des suffrages exprimés, avec sensiblement le même score en Haute-Vienne que celui de la France, à plus de 31 %. Il faut noter qu'entre les deux élections européennes de 2019 et 2024, le RN en Haute-Vienne a gagné plus de 15 000 voix supplémentaires. En effet, la participation, traditionnellement faible pour le scrutin européen, a été plus importante cette année avec un gain de 1,5 % par rapport à 2019, pour une participation d'un peu moins de 58 %, bien au-dessus de la participation nationale (51,5 %). Et c'est bien la liste RN qui a profité de cette embellie de la participation. D'ailleurs, Jordan Bardella est arrivé en tête dans 190 communes haut-viennoises sur 195.
La différence en Haute-Vienne avec les résultats nationaux se situe à la deuxième place. Le meilleur des autres, bien loin du RN, est la liste PS/Place publique avec un peu plus de 17 % des suffrages. Raphaël Glucksmann devance nettement la liste Renaissance conduite par Valérie Hayer (13 %). Derrière, on retrouve les mêmes listes qui ont dépassé les 5 % au niveau national, et donc envoyé des élus au Parlement européen, soit LFI, LR, les Verts et Reconquête. Il faut signaler que ces deux dernières listes font moins de 5 % en Haute-Vienne, la chute est vertigineuse pour les écologistes qui ont perdu plus de la moitié de leurs électeurs entre 2019 et 2024. Pour ces élections européennes, il y avait un nombre record de listes, soit 38. Ce n'est pas anodin parce qu'en Haute-Vienne, si on additionne toutes ces listes qui n'ont pas franchi la barre des 5 %, tant s'en faut pour certaines, elles cumulent quand même plus de 15 % des suffrages, même si les Communistes et Alliance rurale, conduite par Jean Lassalle, représentent la moitié de ces voix qui se sont dispersées.
Avec l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale et le premier tour des législatives le 30 juin, tous les appareils politiques vont étudier à la loupe ces résultats, canton par canton, pour tenter d'y lire ce qu'il pourrait advenir de leurs candidats.