Santé

Des soins gratuits dans la dignité

Nouvelle Aquitaine / Haute-Vienne
Alain Bourion, délégué départemental de l'orde de Malte présente le dispositif du dispensaire mobile limousin.
Pour lutter contre la précarité médicale en milieu rural, l'ordre de Malte limousin propose un dispensaire mobile. Le 15 octobre à 10 h, il sera présenté place St-Étienne à Limoges.

"Une partie non négligeable des Français n'ont pas de couverture sociale", lance Alain Bourion, le délégué départemental de l'Ordre de Malte Limousin lors de la conférence de presse, ce mardi 3 octobre. Sur les 1 000 patients examinés dans le dispensaire St-Martial de Limoges, 150 n'en ont pas. Allergie administrative ou précarité sociale, et parfois les deux,  suggère le délégué. C'est pour répondre à un nombre important de demandes de soins chez les plus fragiles que le dispensaire St-Martial a vu le jour, il y a six ans, et c'est dans la continuité de cette initiative qu'un dispensaire mobile le verra bientôt.

Un parti pris

Certes, la carte vitale n'est pas demandée, mais seules les personnes qui sont référencées par les assistantes sociales peuvent être reçues pour les soins. "Nous n'accueillons que des personnes qui sont référencées par les travailleurs sociaux et parfois par les maires et secrétaires de communes ", explique le délégué. Au cours des dernières années, le dispensaire St-Martial propose des soins d'ophtalmologie, de dermatologie, de médecine générale et en dentaire. Depuis son ouverture, il a délivré plus de 5 000 consultations gratuites. Un fonctionnement que l'Ordre de Malte compte préserver avec une nouvelle organisation, cette fois-ci itinérante dans tout le Limousin.

Un dispensaire mobile dans le Limousin

Pour les démunis et les  plus fragiles, se faire soigner peut s'apparenter à un chemin de croix. Notamment en milieu rural où l'isolement rend encore plus difficile l'accès aux soins. "Nous avons été sollicités par des habitants éloignés des structures de soins urbaines  et nous avons décidé d'aller vers eux", affirme le délégué. Le 15 octobre à 10 h, deux véhicules seront présentés place St-Étienne (cathédrale) à Limoges. En revanche," les premières consultations ne débuteront pas avant deux mois, au minimum", anticipe Alain Bourion. Certaines dispositions sont nécessaires pour installer un véhicule de soin, à savoir : un terrain plat, un bâtiment à proximité pour brancher l'électricité, une salle d'attente pour les patients, la possibilité d'un raccordement à un réseau internet et à des sanitaires. Et un temps également est nécessaire pour préparer les plannings des praticiens. Ces derniers seront partagés entre le dispensaire St-Martial et le dispensaire mobile. Pour réunir les conditions d'installation, l'Ordre de Malte bénéficie de partenariats solides et fiables sur le terrain. "Les maires des communes sont des relais importants et parfois ce sont les maires ou les secrétaires de mairie qui identifient les patients", complète le délégué. " Pour les cas les plus graves, on travaille avec le CHU de Limoges, et bientôt nous conclurons des partenariats avec les hôpitaux de Guéret et de Brive." Par ailleurs, une aide pour le transport sera assurée par la Croix Rouge et d'autres tiers pour "le dernier kilomètre". Et afin de garantir un suivi des soins, l'accompagnement des patients sera assuré par le réseau des infirmières Asalée sur place. 

Bien que les soins soient gratuits, "on laisse la possibilité à ceux qui le souhaitent d'apporter une contribution", ajoute le délégué. Car, contrairement aux idées reçues, " les gens - surtout les plus démunis - quand ils se sentent respectés dans leur dignité profonde, ils le rendent bien".

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