Santé

Le remplacement, un lien à développer

Nouvelle Aquitaine / Haute-Vienne
Guylaine Fabre Bardou est coordinatrice de la Prévention suicide en Haute-Vienne.
Le Service de Remplacement de la Haute-Vienne a tenu son assemblée générale le 12 avril à Beynac. Les travaux se sont conclus par l'intervention de la Sentinelle Guylaine Fabre Bardou.

Soyons honnêtes : évoquez l'épuisement professionnel en agriculture, il y a quelques années, ce n'était même pas imaginable. Alors, s'octroyer un congé pour récupérer, se refaire une santé ? « C'est tellement difficile de reconnaître qu'on ne va pas bien, pourtant il faut être capable de demander de l'aide », estime Guylaine Fabre Bardou. La coordinatrice de la Prévention Suicide en Haute-Vienne est intervenue en conclusion des travaux de l'assemblée générale du Service de Remplacement de Haute-Vienne, le 12 avril à la MFR de Beynac. Et si elle évoquait l'épuisement professionnel, c'est qu'il est devenu le 4e motif de faire appel au SR. Sans compter que pour Guylaine Fabre Bardou, les maladies comme certains accidents peuvent être causés par « un mal-être émotionnel ».

« Des gens qui ont envie de tendre la main, prêts à entendre et à accompagner vers celles et ceux qui pourront aider... » C'est ainsi que la coordinatrice de la Prévention Suicide définit le rôle des Sentinelles. « Elles sont des agriculteurs, des élus, des salariés », ajoute-t-elle, constituées en réseau, notamment sous l'égide de la MSA. Face à une vingtaine de participants à l'assemblée générale du SR et une vingtaine d'étudiants de la MFR, Guylaine Fabre Bardou a rappelé une évidence, qui s'oublie trop souvent : « Il faut faire attention à soi et prendre soin de soi et, pour ça, il faut savoir s'offrir des soupapes. »

Des temps de respiration ? Ça tombe bien, le SR sert à ça. Comme l'a démontré son AG, ce service est aujourd'hui en plein essor en Haute-Vienne. La présidente Laurence Bulan s'en est félicitée au moment de la présentation du rapport d'activité. Le SR de Haute-Vienne compte 310 adhérents, répartis en 212 hommes pour 98 femmes, dont l'âge moyen est de 45 ans. Sans surprise, 35 % d'entre eux sont en production bovins allaitants et autres productions, 30 % sont en bovins allaitants et 20 % en ovins et autres productions. « Mais, s'empresse de rajouter Sébastien Feippel, nous avons aussi des maraîchers, un paysan boulanger ou encore un pépiniériste. »

Pour subvenir aux besoins de ses adhérents, le SR s'appuie sur une centaine de salariés, deux tiers des hommes, un tiers de femmes. La majorité, 95, est en CDD (contrat à durée déterminée) quand trois sont en CDI et deux en CTI (un CDI comprenant certaines périodes hors contrat). Le Service de Remplacement, parce que ses salariés peuvent être des jeunes en attente d'installation, des retraités qui souhaitent un complément de revenus ou des salariés agricoles qui cherchent un poste fixe dans une exploitation, a beaucoup de renouvellement et embauche régulièrement. D'autant plus que l'activité augmente. Ainsi, entre 2022 et 2023, le nombre de jours a progressé de 9 %, pour passer de 3 689 journées à 4 006. Sans surprise, c'est la maternité/paternité qui a occasionné le plus de journées de remplacement à hauteur de 1 368, suivi des congés (820 jours), puis de la maladie/accident pour 617 jours.

Les chiffres du premier trimestre 2024 laissent augurer que l'activité va encore progresser. Et les responsables du SR s'en réjouissent puisque cela signifie que le remplacement dans les fermes rentre dans les mœurs.

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