Les insectes, ces petits êtres vivants souvent méconnus et même parfois rejetés, cohabitent pourtant avec nous sur cette planète. Ils étaient même là bien avant les humains et seront certainement là bien après. Un million d'espèces, en plus du million que l'on ne connaît pas encore, est présent sur tous les milieux de la Terre, sauf dans le fond des océans. S'ils sont si nombreux et sur tous les milieux c'est bien qu'ils sont essentiels à la régulation de la biodiversité. Chaque espèce a également son importance puisqu'elles s'équilibrent entre elles. Régine et Jim Elliott, un couple passionné par l'environnement, ont décidé de rendre leurs lettres de noblesse à ces oubliés des temps modernes. En mars 2006, ils ont repris une ferme pédagogique à Nedde. Au 15 avril 2006, la Cité des insectes était ouverte au public. D'après les propriétaires, elle attire ainsi entre 13 000 et 16 000 visiteurs chaque année. 400 m2 d'expositions et 8 000 m2 de jardins sont dédiés à la découverte du monde des insectes. Jeux de pistes, animations, manipulations d'insectes, dégustations, il y en a pour tous les goûts et tous les âges.
Apprendre en s'amusant
Tout l'extérieur de la Cité matérialise le lien entre les insectes, les plantes et les humains. On y trouve un jardin cultivé avec des herbes aromatiques et médicinales, des fleurs et des légumes, un hôtel à insectes... De l'autre côté se trouve le jardin forêt. "On s'est inspiré de la forêt pour planter", explique Régine Elliott. Toutes les strates de la nature y sont présentes. On y apprend l'importance de ne pas avoir des jardins "trop propres", le rôle des ruisseaux et des mares, du compost, des vergers... C'est aussi un joyeux terrain de jeux pour les enfants ! Une salle de théâtre, toute décorée par un artiste peintre venu quelque temps en résidence, permet de présenter des films, des conférences et des animations.
Le lien avec l'art est étroit à la Cité des insectes. Si bien que la visite intérieure débute avec une exposition artistique temporaire. Actuellement, c'est l'artiste hollandaise Hilly Van der Wiel qui dévoile son univers. Sur le thème "Vers un nouveau monde", l'œuvre principale intitulée "Chut je me réveille" montre des visages aux yeux ouverts et d'autres encore fermés. Le message est clair. La visite se poursuit avec le cabinet des curiosités tel que cela se faisait dans les châteaux du XIVe siècle. On y trouve d'ailleurs une corne de Licorne. C'est en tout cas ce que pensaient les gens à l'époque, encore très influencés par les croyances religieuses et mythologiques. Il s'agissait en réalité d'une dent de narval, animal inconnu à ce moment-là.
S'enchaînent ensuite plusieurs salles, plusieurs ambiances retraçant l'évolution de la connaissance des insectes. Au XVIIIe siècle, c'est la découverte de la métamorphose par la naturaliste et artiste Maria Sibylla Merian et la mise en place de la classification des espèces par Linné ; au XIXe siècle apparaît la première collection d'insectes. Le musée de Nedde expose ainsi de vraies collections d'entomologistes ; des vivariums permettent de faire connaissance avec d'étranges spécimens comme les phasmes qui se confondent avec des feuilles... mais aussi un criquet géant lumineux permet d'apprendre son anatomie. La visite de la Cité des insectes se conclut par une exposition faisant le lien entre les insectes et les humains. Le message que Jim et Régine Elliott souhaitent faire passer est d'"oser une vision nouvelle des insectes qui sont nécessaires à nos jardins, à notre vie et d'essayer de vivre avec". Et pourquoi pas les retrouver dans l'assiette ? Jim et Régine proposent une dégustation à base de larves saveur barbecue et autres épices, une belle aventure culinaire.