Bien sûr, déjà les premières plaques de verglas sont apparues cette semaine, incitant les automobilistes à la prudence. Mais la sécurité routière ne dépend pas uniquement de phénomènes météo ponctuels, elle répond aussi à une planification orchestrée par les différents partenaires qui en sont les acteurs. C'est bien dans ce cadre qu'a été signé ce mardi 6 décembre, à la préfecture de la Haute-Vienne, le Document général d'orientations de la sécurité routière. Ce DGO fixe pour une durée de cinq ans, de 2023 à 2027, la « feuille de route », comme la définit la préfète Fabienne Balussou, les actions à mettre en œuvre pour améliorer la sécurité sur les routes de Haute-Vienne. Et, comme le résume Fabienne Balussou, « nous allons marcher sur deux jambes : la prévention et les sanctions ».
« En matière de sécurité routière, il faut savoir rester humbles », prévient la préfète en préambule de la signature du DGO. Fabienne Balussou met en avant l'action collective nécessaire pour réussir à juguler et limiter l'accidentologie. Pour elle, le travail doit s'effectuer vers trois dimensions : les usagers vulnérables, c'est-à-dire pour l'essentiel les deux roues, qu'ils soient motorisés ou non, les conduites à risques qui impliquent des addictions comme l'alcool ou les stupéfiants, et, enfin, les jeunes qui payent un lourd tribut sur la route en regard de leur part dans la population générale.
Un partenariat solide
Les signataires de ce document, qui aura une déclinaison annuelle, sont, outre l'État via la préfète, le procureur de la République, le Conseil départemental, l'Association des maires ruraux de la Haute-Vienne et l'Association des maires de la Haute-Vienne. « Ce partenariat est important parce qu'en la matière, personne ne peut y arriver tout seul », résume le procureur Baptiste Porcher. Comme souligné par la préfète, il représente les sanctions : « Il faut qu'un responsable d'accidents intègre les conséquences parce que, non, ça n'arrive pas qu'aux autres. »
Parmi les signataires, les présidents des associations des maires et des maires ruraux n'ont pu cacher leur émotion. Tous les deux, Philippe Barry et Josiane Rouchut, sont d'abord maires et ils ont eu à aller annoncer la mort d'un concitoyen à sa famille. « C'est tellement difficile de se lever en pleine nuit pour annoncer à une famille qu'un de ses proches vient de mourir sur la route », révèle Philippe Barry. Quant à Josiane Rouchut, elle a eu le malheur de se retrouver des deux côtés de cette porte qui s'ouvre sur la douleur.
Les deux édiles ont mis l'accent sur l'absolue nécessité de mettre tout en œuvre pour la prévention auprès de tous les publics, y compris les plus jeunes. « Il y a un gros travail à faire sur cette notion importante du partage de la route, surtout en milieu rural », affirme avec conviction Josiane Rouchut.
Cécile Bourdeau, conseillère départementale et représentant son président Jean-Claude Leblois, a elle aussi mis l'accent sur la prévention auprès de tous les publics, en particulier dans les collèges. Elle a également évoqué tout ce que fait le Département afin d'améliorer ou d'entretenir le réseau routier. Enfin, Cécile Bourdeau a dévoilé qu'une « réflexion était en cours pour tirer un bilan du retour des 90 km/h sur une partie du réseau départemental ». Il faut le rappeler, la vitesse est le facteur principal de plus de 35 % des accidents mortels.