Leader de la literie en France sur les marques Epéda, Bultex et Mérinos, 900 collaborateurs, plus de 200 millions d'euros de chiffre d'affaire, 4 usines, 1 million de matelas par an et 400 000 sommiers : le portrait est dressé. C'est celui du groupe Cofel, dont Limoges est la pièce centrale. "L'usine limougeaude est multi-technologies et multi-marques sur une surface de 37 000 m2 et existe depuis 1956", présente Jean-Christophe Castaings, directeur des opérations, aux côtés de Luis Flaquer, directeur général du groupe. Dans l'assistance, une vingtaine de personnes étaient présentes ce vendredi 30 septembre - élus et membres de la CCI -, invitées par la Chambre de commerce et d'industrie, organisatrice de la visite.
"Les installations de Limoges sont conséquentes mais fatiguées", enchaîne Jean-Christophe Castaings, profitant de l'occasion pour présenter leur projet de déménagement. Les dirigeants ont déjà repéré un site, à proximité de Limoges où l'objectif serait de construire un nouveau bâtiment d'un seul tenant (contrairement à l'usine actuelle) et de diversifier les activités notamment sur la découpe de mousses et la fabrication de ressorts. "Mais pour cela nous aurons besoin de vous, les pouvoirs publics", appuie Luis Flaquer.
Un savoir-faire à la française
Les deux hommes ont ensuite emmené la troupe dans les coulisses de la literie, là où plus de 200 personnes confectionnent chaque jour 1 000 matelas et 400 sommiers. "Le matelas est un sandwich, il y a le cœur et les deux plateaux, un été et un hiver", présente le directeur des opérations laissant apparaître derrière lui nombre de pièces de matelas, de machines plus ingénieuses les unes que les autres et bien sûr des mains expertes. Le savoir-faire manuel est indispensable à la confection de literie. Certains postes requièrent des mois de formation, notamment celui de la fermeture du matelas. "C'est l'opération manuelle la plus compliquée, elle demande six mois de formation. Il faut réussir à solidariser les deux plateaux tout en faisant avancer la matière et en gérant la vitesse de la machine dans l'arrondi du matelas", explique Jean-Christophe Castaings. Le groupe forme en interne l'ensemble de son personnel.
Face à ces difficultés inhérentes au secteur d'activité, l'entreprise Cofel est confrontée à des problèmes de recrutement. "Nous avons 25 % d'intérim", annonce Jean-Christophe Castaings. Une grande vigilance est donc apportée à la polyvalence des tâches et à la mise en place de systèmes pour limiter la manutention. C'est le cas sur l'atelier de fabrication des sommiers, où l'entreprise s'est dotée d'une cellule robotisée : un carrousel permet à l'agent de positionner la structure en bois puis un bras robotisé agrafe les lattes et dispose le sommier finalisé sur un tapis roulant afin de passer au suivant. Un système qui permet d'augmenter la rentabilité et l'efficacité de l'opération et de baisser la charge pour l'opérateur.
Tout autant d'éléments qui rendent le groupe Cofel compétitif sur le marché mondial de la literie face à des pays aux coûts de production bien moindres. "Nous bénéficions d'une forte reconnaissance de notre savoir-faire, nos marques sont appréciées", souligne Luis Flaquer. L'esthétisme tient également une place prépondérante dans les ateliers du groupe, signe d'une expertise à la française ; les matières utilisées sont éco-responsables ce qui finit d'asseoir la notoriété de Cofel. Marie-Céline Favre, la nouvelle directrice d'usine doit arriver dans les prochains jours à la tête des opérations à Limoges.