Agriculture

Le lupin fait ses preuves

Nouvelle Aquitaine / Lot-et-Garonne
Jérome Duprat du Gaec Val du Taurion à Saint-Laurent-les-Églises.
Jérome Duprat du Gaec Val du Taurion à Saint-Laurent-les-Églises.
Le Lupin.
À l'occasion d'une matinée technique le 12 novembre, le Gaec Val du Taurion à Saint-Laurent-les-Églises a présenté son retour d'expérience quant à la culture du lupin.

Améliorer l'autonomie protéique de l'exploitation, diversifier les assolements et favoriser l'engraissement des taurillons sont les principaux objectifs de la culture du lupin pour le Gaec Val du Taurion à Saint-Laurent-les-Églises. Mardi 12 novembre, la Chambre d'agriculture de la Haute-Vienne a organisé une matinée technique afin de présenter la culture de cette légumineuse, ses intérêts et ses limites.

Des objectifs atteints

Jérôme Duprat s'est lancé l'année dernière avec 3 hectares. L'agriculteur qui travaille aux côtés d'un associé et d'un apprenti, a implanté la culture de lupin en septembre 2023 et l'a récoltée en août. "Nous avons récolté 27 quintaux à l'hectare, l'objectif était de 30 quintaux", présente-t-il plutôt satisfait. À savoir que la culture de lupin n'a pas de grands rendements, "on est plus souvent entre 20 et 30 quintaux à l'hectare", spécifie Caroline Piquerel, technicienne à la Chambre d'agriculture. L'objectif au niveau de l'engraissement est également rempli. L'exploitant a intégré le lupin dans les rations des taurillons depuis le 12 octobre. "On les a pesés la semaine dernière et les croissances sont maintenues", se réjouit-il. Jérôme Duprat a également vu des bénéfices à cette culture notamment pour pallier les problèmes de maladies qui commençaient à émerger sur ses plants de pommes de terre en raison d'une rotation trop lente. Quant à l'objectif d'une autonomie protéique, le Gaec du Val du Taurion voit son coût de ration par JB par jour diminué en intégrant le lupin dans la ration (2,92 €/JB/jour sans lupin et 2,74 €/JB/jour avec lupin pour un JB 550 kg vif, objectif 1 600 g de GMQ).

Par ailleurs "le lupin s'adapte bien à nos sols acides", spécifie Caroline Piquerel. "C'est une culture pivot avec des petites racines qui vont chercher des éléments dans le sol que d'autres cultures ne font pas", poursuit-elle. Le lupin est complet, il ne contient pas d'amidon ce qui permet de sécuriser les rations. Il y a également un taux de matière grasse qui aide à la finition des animaux.

Vincent Tertrais, éleveur à Champnétery, également cultivateur de lupin depuis quelques années, croit en cette culture : "Tout ce que tu fais derrière le lupin démarre bien", en l'occurrence de l'orge et de la prairie. Aussi, "il n'y a pas besoin de semer le lupin sur des parcelles riches pour que ça prenne", souligne-t-il.

La culture du lupin présente malgré tout quelques difficultés comme son coût de production plus élevé qu'une culture classique comme le blé, en particulier en raison du coût élevé de la semence. Jérôme Duprat compte d'ailleurs essayer de faire ses semences à la ferme. Enfin, pour un résultat optimal, la récolte du lupin nécessite un équipement spécifique : une coupe avancée, des doigts releveurs et des scies à colza.

Jérôme Duprat réitère la culture du lupin cette année en passant de 3 à 7 hectares.

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