Qu'est-ce que c'est que cette culture de sarrasin à moitié debout, à moitié broyée ? Cette vision étrange interpelle. L'agriculteur qui exploite les terres ne tarde pas à expliquer la situation. "On a fait le semis vers le 18 avril. La levée s'est bien passée mais au mois de juillet, on a constaté qu'une plante prenait de plus en plus d'ampleur. Le summum a été atteint en août quand elle a pris le dessus sur le sarrasin et a tout envahi. On n'avait jamais vu cette plante auparavant sur l'exploitation. Je me suis renseigné, j'ai trouvé son nom et j'ai contacté la Fredon de Haute-Vienne. Christèle Goutiéras, qui gère ce dossier, est venue sur place début septembre", raconte-t-il.
Décision radicale
Après avoir discuté, rappelé les inconvénients de cette plante qui impacte le développement puis le rendement des cultures et qui est en plus allergisante, une décision a été prise. "On a décidé de broyer les zones à ambroisie, là où elle était fortement présente. On a travaillé pendant une semaine sur deux parcelles ; sur l'une de 9 ha, 8 ont été détruits. Christèle Goutiéras nous a également conseillé d'implanter une culture d'automne après la récolte, par exemple une céréale qui sera moissonnée en début d'été avant que l'ambroisie monte en graine. Ceci devrait à la longue freiner le développement de cette plante problématique", ajoute-t-il.
" Quand on trouve de l'ambroisie pour la première fois sur une parcelle, c'est important de réagir vite, je dirais dès le premier pied. Il doit y avoir une prise de conscience des chefs d'exploitation à ce sujet", rappelle Denis Tauron, directeur de la Fredon Nouvelle-Aquitaine et de la Fredon 87.
Un réseau pour favoriser le repérage
S'il y a une question ou un doute, il ne faut pas hésiter à contacter une personne référente. Les référents communaux connaissent en effet l'ambroisie, ils échangent avec les citoyens afin d'éveiller leur curiosité et de favoriser son identification. "On mise sur le fait que les gens en parlent entre eux afin d'optimiser le repérage puis la mise en place d'actions quand elle est observée sur cultures. Sur un terrain communal, elle se présente souvent sous forme de petits spots qui sont broyés ou arrachés. Il y a en effet peu d'ambroisie sur les zones enherbées", ajoute Denis Tauron.
Quand la Fredon Haute-Vienne est contactée suite à une signalisation d'ambroisie, "Christèle Goutiéras fait une évaluation du risque sanitaire, donne des préconisations et accompagne la mise en place de l'action en lien avec la Chambre d'agriculture ou des coopératives pour une approche agronomique adaptée", rappelle-t-il.
Quoi qu'il en soit, l'exemple de l'agriculteur qui, sans hésiter, a opté pour le broyage de sa culture afin de freiner le plus possible le développement de l'ambroisie est à saluer. Il a eu sans conteste le bon réflexe.
NB : Pour avoir les coordonnées de son référent communal ou demander conseil, contacter la Fredon 87 au 05 55 04 64 06.