Agriculture (ancien)

Une école vétérinaire à Limoges

Haute-Vienne
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Alain Rousset veut ouvrir une école vétérinaire à Limoges. Le président de la Région l'a réaffirmé la semaine dernière et s'appuie sur des partenaires volontaires.

Accompagner la transition écologique, faire face à la crise de l'élevage et du végétal, tels sont les enjeux primordiaux de notre époque. "Et il nous reste très peu de temps pour changer", rappelle Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine. Selon lui, cette transition ne pourra pas se faire sans renforcer le nombre de vétérinaires : "Ils accompagnent les agriculteurs au bien-être animal, ils aident à détecter les maladies, à faire de la prévention..." Ce renfort "passera forcément par de la formation". En effet, le constat est criant, 40 % des vétérinaires primo-inscrits à l'Ordre ont été formés à l'étranger, "ce n'est pas acceptable", déplore le président de la Région. Son projet est donc de créer une cinquième école vétérinaire publique à Limoges, la deuxième terre d'élevage de France. C'était l'objet du point presse organisé mercredi 8 septembre aux côtés de Valérie Baduel, directrice générale de l'Enseignement supérieur du ministère en charge de l'Agriculture et Isabelle Klock-Fontanille, présidente de l'Université de Limoges.

Maintenant, "la question n'est pas de savoir si cette école existera mais comment ?", affirme Alain Rousset.

Une cinquième année de
spécialisation

160 étudiants en première année d'école vétérinaire ont passé une semaine d'intégration à Limoges afin d'acculturer les élèves "au monde rural, à ses attraits multiples" et de leur donner envie d'y revenir pour des stages ou pour potentiellement s'y installer. C'est un pas de plus vers le projet d'école publique. Car oui il existe déjà plusieurs écoles vétérinaires en France mais privées et à 18 000 € l'année. 

"Pour l'instant je ne peux pas vous dire : tope-là l'école va ouvrir. Mais il faut qu'on y travaille", tempère Alain Rousset. Un des jalons à ce projet serait une cinquième année "de spécialisation, d'ouverture sur le monde agricole", de professionnalisation avant de s'installer. Cette année de spécialisation pourrait se faire à Limoges grâce à l'Université qui soutient le projet.

Un autre levier est également de travailler sur les voies de recrutement, informe Valérie Baduel. L'idée serait de réaliser des passerelles notamment pour les BTS agricoles. "Ce sont des jeunes qui ont de fortes appétences pour le milieu agricole et rural et qui connaissent la réalité du terrain", ajoute la représentante de l'État.

"Fournir un environnement favorable à l'installation d'une famille", est également un élément à travailler pour attirer de nouveaux professionnels, conscientise le chef de la Région Nouvelle-Aquitaine. À savoir un logement, une école pour les enfants, un emploi pour le conjoint...

Ouvrir d'ici 2 ans

Un tel projet met en général 4 à 5 ans à voir le jour selon Alain Rousset. Pour l'instant, l'Université de Limoges est prête à jouer le jeu, les quatre autres écoles vétérinaires ne sont pas défavorables, l'Ordre des vétérinaires et les syndicats professionnels sont emballés et la station de Lanaud y prendrait part également sur le volet génétique. "Dans une bataille, je m'assure d'avoir des appuis stratégiques", conclut Alain Rousset.

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