Apprendre à lire, la belle affaire ! Excité à l'idée d'accéder à un monde que l'on ne connaît pas encore ou bien complètement intimidé face à l'enjeu, tout le monde y passe. Peur de ne pas y arriver, peur d'être jugé... Il existe tout un tas de freins à cet apprentissage. Depuis quelques années, certains utilisent la présence d'un animal, un chien en l'occurrence, pour apaiser les apprenants. Effet de mode ou réel bénéfice ? L'idée a en tout cas piqué la curiosité de Roxane Sterckeman. La directrice de la bibliothèque du Père Castor à Meuzac s'est formée à cette pratique en vue de tenter l'expérience avec sa jeune chienne Thaïs. Mercredi 7 février avait lieu la première séance de médiation animale à la médiathèque du Père Castor. "Nous aimerions proposer cette séance un mercredi sur deux, gratuitement ", précise la directrice.
À l'heure où les bibliothèques et médiathèques sont appelées troisième lieu, un endroit "où il fait bon vivre", Roxane Sterckeman est en perpétuelle recherche de nouveautés pour aider les gens à mettre un pied dans la lecture. "La médiation animale se pratiquait déjà aux États-Unis et depuis peu en France - notamment dans le domaine du soin - mais au sein des médiathèques c'est encore nouveau", informe la directrice. Un peu frileuse au départ, elle s'est formée, a fait passer une évaluation à Thaïs chez le vétérinaire et "lorsque j'ai vu le résultat avec la première petite fille que j'ai accompagnée avec Thaïs, j'ai été convaincue, s'enthousiasme-t-elle. Alors que la maman me disait qu'elle lisait difficilement deux pages, là, elle est allée au bout du roman." En effet, "la présence du chien canalise l'enfant, il n'a pas peur d'être jugé par l'animal et le fait d'être dans un cadre différent permet de travailler l'aisance", explique Roxane Sterckeman.
L'animal apaise
Mercredi, Léo et Arthur sont venus se divertir à la médiathèque. Ils n'étaient pas au courant de l'animation mais se sont prêtés au jeu bien volontiers. Grâce à la contribution de madame Abba, bénévole, un atelier était organisé sur le thème du chien. "L'idée est de proposer la confection d'un objet transitionnel, ici un marque-page, pour les enfants qui pourraient développer un attachement affectif à la petite chienne", détaille Roxane Sterckeman. Puis un temps de lecture avec Thaïs leur a été proposé. Arthur, 5 ans, sous les yeux admiratifs de sa mère, a bien voulu s'installer dans la jolie cabane aux côtés de Thaïs qui s'est tout naturellement installée sur son tapis. Un vrai moment de partage et de prise de confiance en soi pour le jeune garçon, puisque sa maman l'a précisé juste après, il a peur des chiens. La médiation animale a visiblement de nombreuses vertus, prochain rendez-vous le 21 février.