Érudition, vulgarisation et convivialité. C'est ce que proposent Michaël Thoury et le tiers-lieu Magn'accueil en juillet et en septembre, cette année autour d'une thématique originale : le bâti agricole. Le 29 juin, lors de la première visite du millésime 2023, une trentaine de curieux ont pu découvrir la ferme-exploitation de La Plauderie et sa collection d'engins agricoles, une pépite située à quelques encâblures du bourg de Magnac-Laval et pourtant insoupçonnable, si l'on n'est pas d'ici. C'est d'ailleurs l'un des grands intérêts de ces visites guidées : entrevoir un patrimoine autrement invisible ou redécouvrir celui qu'on voit chaque jour sans y prêter attention. " Je viens de passer un mois aux archives et vais maintenant vous raconter ma petite enquête ", introduit le conférencier amateur à une joyeuse assemblée, heureuse de se retrouver (il y a des habitués), littéralement suspendue à ses lèvres, les calepins et stylos déjà dégainés. " Je fais cela pour partager ma passion de la recherche. Les gens aiment bien, interviennent et réclament souvent des comptes rendus que je n'ai jamais le temps d'écrire ", s'amuse Michaël Thoury en aparté, à l'initiative de ce sympathique projet. " Je reviens cette année car c'est du sérieux, à la fois méthodologiquement irréprochable et agréablement vulgarisé ", indique un participant.
Petit patrimoine, grandes histoires
" L'ensemble de La Plauderie nous offre une vision panoramique sur comment on vivait l'agriculture par ici, du Moyen-Âge au XXe siècle. " On aura eu la chance de jeter un œil à une suite particulièrement pittoresque de bâtiments, logis noble du XVe demeuré en l'état, granges XIXe et autre maison de maître maçonnée. Ou l'occasion d'en apprendre beaucoup... à contre-pied des livres d'histoire : à propos du servage, pas si verrouillé, du pourquoi les constructions limousines sont exceptionnellement restées dans leur jus, du renouveau paysan ou encore du grand banditisme ayant fait rage sur les chemins et dont on retrouve les traces sur les murs - grâce à l'œil expert de Michaël, bien sûr, et aux commentaires de l'assistance : " Il ne faut jamais négliger le témoignage des gens. Et savoir admettre qu'on ne sait pas ", clame-t-il. Qu'on se le dise, le Monsieur sait embarquer son public, profane ou érudit. À ne pas manquer !