Quel que soit le sujet officiel sur lequel le préfet François Pesneau doit se prononcer, le haut-fonctionnaire trouve toujours moyen de placer le mot "consensus". Depuis son arrivée à la tête des services de l'État en Haute-Vienne, et autant qu'il a pu, le préfet a fait primer l'intérêt général, en créant des ponts avec les élus et acteurs du territoire. Presque un an après, sa marque de fabrique n'a pas changé. Une qualité ô combien rare dans des moments de turbulence où la guerre des ego fait des étincelles. Ce jeudi 18 juillet, le préfet est revenu sur les sujets forts du territoire.
Sécurité, Fonds vert, chasse au menu...
À l'approche des Jeux Olympiques, si la sécurité est un sujet qui préoccupe les habitants, le préfet rassure, "il n'y a pas à s'inquiéter". Il en veut pour preuve la gestion des dernières cérémonies (80 ans de la Libération, le 14 juillet) où tout a été sous contrôle. "Et puis, s'il y a des imprévus, nous nous adapterons." Ce qu'il tient surtout à exposer est le dynamisme du territoire, comme le démontre le Fonds vert (dispositif de l'État qui vise à financer les projets des collectivités territoriales et de leurs partenaires) : "Ce fonds finance les projets au fil de l'eau. Nous en avons épuisé une large partie. D'ailleurs, notre département est celui qui a le plus consommé de Fonds vert dans la région Nouvelle-Aquitaine. Ce qui démontre un dynamisme des collectivités pour le solliciter et une réactivité des services de l'État pour y répondre", atteste-t-il. Une bonne nouvelle à un moment où les prophètes de l'économie prédisent un ralentissement dans les activités. Là encore, le préfet précise : "Les restrictions budgétaires n'impactent pas les projets en cours." Autre sujet qui cristallise les tensions dans le département est celui de la chasse. "Les agriculteurs se plaignent d'une pression de chasse insuffisante dans le prélèvement du sanglier en raison des dégâts que cela cause dans leurs cultures. Nous avons travaillé avec la Fédération de la chasse et la profession agricole. À ce propos, le nouveau schéma cynégétique devrait prendre en considération les demandes des agriculteurs. Cela dit, je suis aussi le garant pour que les intérêts des uns et des autres soient préservés", affirme le préfet. C'est la même intention qui l'a animé au sujet d'Easydis quand il a convoqué le 12 juillet dernier l'ensemble des acteurs et élus, toutes tendances confondues, pour évoquer le devenir d'Easydis et l'urgence de trouver un repreneur (lire notre numéro du 19 juillet). "Il est rare que l'on atteigne un tel niveau de représentation lors d'un rendez-vous", se réjouit-il. Aussi investi soit-il, le commis de l'État le sait, certains projets ne verront pas le jour sous sa mandature, d'autres seront inaugurés par ses successeurs. "Le plus important est de les faire avancer", assure-t-il. Peut-être qu'un jour, il reviendra sur le théâtre de ses projets enfin sortis de terre... On pourrait imaginer le bonheur de l'artisan.