Le contrôle unique ? Doux rêve pour tous les agriculteurs, de Haute-Vienne et d'ailleurs. Ce rêve pourrait néanmoins se concrétiser, c'est tout du moins la volonté du préfet de la Haute-Vienne, François Pesneau, de « limiter à un contrôle par an et par exploitation, dans le cadre de la réglementation ».
Pour faire aboutir cette volonté, le préfet a organisé hier, jeudi 12 décembre, une Misa (Mission interservices de l'aménagement) consacrée à ce sujet. « Cette Misa a pour but de réunir tous les acteurs concernés par ces contrôles afin de communiquer et se coordonner », a précisé François Pesneau.
Malgré tout, le préfet a rappelé qu'en Haute-Vienne, « en moyenne, un agriculteur est contrôlé tous les trois ans, y compris en prenant en compte les contrôles MSA ». Bien sûr, et le préfet l'admet volontiers, sont contrôlés en priorité les « dossiers à enjeu », c'est-à-dire ceux qui touchent le plus d'aides Pac. Et de préciser que « dans plus de 95 % des cas, ça se passe bien. Souvent il n'y a pas de sujet ». En revanche, François Pesneau souhaite faire en sorte qu'un exploitant se trompant de bonne foi puisse être distingué de celui qui se place en dehors des clous volontairement.
Sur le contenu de ces contrôles, leur durée et la fréquence, le préfet a proposé une réunion aux syndicats agricoles en janvier.
Cette invitation a été déclinée par la Coordination rurale qui préfère attendre après les élections à la Chambre d'agriculture.
Le schéma cynégétique bientôt adopté
Au cours de ce petit déjeuner avec la presse, le préfet est revenu sur la chasse et les dégâts de gibier pour lesquels il est très sollicité par la profession agricole. « J'ai présidé moi-même la dernière CDCFS (Commission départementale de la chasse et de la faune sauvage) qui devait donner son avis sur le schéma cynégétique », a souligné François Pesneau. Cette CDCFS a eu lieu fin novembre. Le schéma présenté a reçu deux avis défavorables et deux abstentions. « Les avis défavorables sont liés à une pression de chasse sur les sangliers jugée insuffisante mais il est difficile de fixer un nombre », a précisé le préfet. Le schéma est en cours d'élaboration depuis le mois de janvier dernier et « je l'adopterai en début d'année », souligne François Pesneau.
Le préfet considère que ce schéma est une véritable avancée en Haute-Vienne, la Fédération des chasseurs ayant pris conscience, selon lui, des problèmes provoqués par une trop importante population de grands gibiers, en particulier de sangliers. Parmi les avancées notables, outre les bracelets gratuits pour les sangliers mais qui est une disposition nationale, ce schéma permettrait les tirs à l'affût et à l'approche. Compte tenu des dispositions du Code de l'environnement, le préfet va adresser une lettre aux présidents des ACCA (Associations communales de chasse agréées) « pour qu'ils mettent en conformité leur règlement intérieur avec ce schéma » explique François Pesneau.
À propos du loup, « la présence de deux individus, voire trois, est avérée sur le plateau de Millevaches », reconnaît le préfet. Il s'interroge s'il ne serait pas plus judicieux qu'un « comité interdépartemental présidé par mon collègue de la Corrèze », traite ce sujet si épineux.
