Depuis toujours, ils étaient contre le Mercosur. La Confédération Paysanne 87 a encore réitéré son opposition historique au traité de libre-échange avec les pays de l'Amérique latine. Pour cela, le syndicat a attendu la fin de la semaine des mobilisations pour ne pas passer sous les radars médiatiques. En cet après-midi du 22 novembre, une dizaine de paysans de la Haute-Vienne s'est réunie devant le concessionnaire automobile Mercedes, avenue Louis Armand à Limoges.
Bagnoles contre bétail
"Ce n'est pas un choix anodin", affirme Philippe Babaudou, porte-parole de la Confédération Paysanne 87. "C'est une concession de voitures allemandes qui bénéficie de cet échange de bagnoles contre du bétail", dénonce-t-il. Conscients du fond de sympathie qu'ont les gens pour la cause agricole, les militants ont occupé le rond-point devant le concessionnaire automobile mais ils n'ont mené aucun blocus. Une distribution de tracts a eu lieu dans une ambiance conviviale en concertation avec les forces de l'ordre. Ils ont opté pour l'action symbolique. "Les gens pourront se lasser du comportement de la Coordination Rurale qui envoie toute la paysannerie contre le reste de la société en désignant des boucs émissaires qui ne sont pas les vrais responsables de la crise agricole", nuance Philippe Baboudou.
Une cohérence
Si le syndicat a rejoint le mouvement de contestation dudit traité cette semaine, il se démarque des autres par son opposition historique. "On n'a pas attendu aujourd'hui pour dénoncer le traité et l'idée que l'alimentation et l'agriculture ne devraient pas servir de monnaie d'échange internationale", ajoute le porte-parole, se targuant de la cohérence de son syndicat sur les vingt-cinq dernières années. Les manifestants ont reçu le soutien de la députée insoumise, Manon Meunier, qui s'est déplacée sur les lieux. Le syndicat poursuivra sa mobilisation en collaboration avec son organisation nationale. Et le secrétaire de la Confédération Paysanne 87, Julien Rougeole, poursuit : "On continuera de mener des actions positives, car on est persuadés que pour qu'il y ait des candidats à l'installation, il faut donner envie aux jeunes et arrêter de rabâcher à longueur de journée que l'on ne pourrait pas s'en sortir."
Alors que l'attention est focalisée sur la négociation avec le Mercosur, Philippe Baboudou remarque que l'actualité pointe une crise profonde : "Le problème est que la crise agricole n'a pas trouvé de solution depuis l'année dernière. Au-delà du Mercosur, ce qui pèse sur l'agriculture, ce sont les injonctions contradictoires de la société, le manque de perspectives claires sur l'avenir et un cap à suivre."