Il est 18 h 30. Les passes sanitaires ont été contrôlés, les derniers invités finissent de s'installer tandis que la liste des lauréats défilent sur l'écran. La cérémonie peut commencer...
Le cru 2021 des Rubans verts, organisé en Haute-Vienne, en est la 24e édition. 43 dossiers ont été reçus ; six jury, pour un total de 40 personnes, ont œuvré pour les examiner et faire émarger un ou deux lauréats par catégorie.
Trois projets agricoles
L'agriculture a été bien servie ce soir-là : deux lauréats ont été récompensés et le "prix spécial" concerne également une exploitation agricole.
"L'agriculture est à un tournant, note Guy Faurie, membre du jury pour la caisse régionale. Nous avons choisi de primer des projets de circuits courts, de diversification et de résilience. L'objectif est d'installer tous les porteurs de projet, en productions traditionnelles et diversifiantes." Huit dossiers ont été examinés par le jury présidé par Emmanuel Rabaud.
Le deuxième prix a été attribué à Mélanie Lagriffouil, installée sur la commune de Fromental avec son compagnon depuis le 1er janvier 2018. "Mon mari a planté des sapins en 2014, explique-t-elle. Quand je l'ai rejoint, j'ai proposé d'introduire dans ces plantations des brebis pour les entretenir. On a opté pour des shropshire, des brebis qui mangent l'herbe mais pas l'écorce des arbres." Aujourd'hui, Mélanie et son mari ont 4 ha de sapins et 100 brebis shropshire. "On plante 8 000 m2 de sapins par an. Un épicéa a besoin de 5 ans avant d'être récolté et un nordman de 8 ans. Nos premiers sapins ont été vendus en 2019. L'an dernier on a pu en proposer 400 et cette année au moins 1 500", ajoute-t-elle. "On a choisi ce produit parce que Noël est une jolie période et cette brebis dans un souci de préservation de la race", ajoute Mélanie Lagriffouil. Avec d'autres éleveurs, elle a en effet monté une association pour faire reconnaître la shropshire et être en mesure de la conduire en race pure.
Le premier prix revient à Jean-François Nardot, installé à Ladignac-le-Long en arboriculture (pommes et châtaignes). Son dynamisme et son esprit coopérateur expliquent le choix du jury. "En 2017, j'ai subi le gel. J'ai alors créé une réserve d'eau pour assurer la protection de mon verger par aspersion. En été, le surplus d'eau stockée l'hiver permet d'assurer l'irrigation", explique Jean-François Nardot. Afin de gérer ce poste le mieux possible, il a investi dans un outil numérique. Son verger est couvert de filets paragrêle, il s'est aussi équipé d'une machine de récolte pour faciliter le travail des saisonniers et assurer la qualité des fruits. "J'adhère à la coopérative Limdor, sans laquelle je n'aurais pas pu m'installer", ajoute-t-il. Aujourd'hui, l'installation de son fils est envisagée. Trois ha de pommiers supplémentaires viennent d'être implantés à cet effet.
Le prix spécial du jury revient quant à lui au Gaec Pastourem, à Lézignat sur la commune de Châteauponsac. Rémi Carlus et Patricia Roumilhac, tous deux ingénieurs aéronautiques, ont choisi de revenir à la terre reprendre l'exploitation des parents de Patricia en élevage ovin-bovin. C'était en 2018.